Association Française des
Sciences et Technologies de l'Information

Hebdo
No 39. 25 juin 2001

Sommaire : Trois questions à Michel Lederman | L'actualité de la semaine | La recherche en pratique| Enseignement | Théories et concepts |

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Trois questions à Michel Lederman

Co-fondateur de MIC2

Asti-Hebdo : Quel est l'axe principal d'activité de MIC2 ?

Michel Lederman : Le thème majeur de nos recherches comme la finalité de nos produits, c'est de rendre l'information indépendante des médias, des canaux par lesquels elle passe, aussi bien que ses modes (écrit, oral, image...). Je me suis engagé dans cette voie en 1994, après un passé de direction de marketing chez un grand constructeur français et de direction d'un cabinet de consulting. A cette époque, les grands discours d'Al Gore, l'apparition de la téléphonie GSM et la déréglementation des communications m'ont impressionné, au moment où je venais de signer un ouvrage de stratégie publié par Les Echos.

J'ai senti que nous allions vers un renversement de paradigme : le système d'information cessait d'être strictement associé aux moyens informatiques. Il en devenait indépendant. Pour concrétiser cette vision, il fallait élaborer tout un environnement normalisé et synchronisé. Il est aujourd'hui disponible sous le nom d'Unimedia. Nous avons réalisé, une fois pour toutes, l'interopérabilité des médias entre eux. Une application est désormais facile à développer, puisqu'il n'y a plus à prendre en compte la diversité des modes d'accès, en tous cas aux niveaux de base de l'application.

Hebdo : S'agit-il vraiment de recherche ou simplement de développements techniques ?

M.L. : Cela représente bien entendu un important effort de développement, puisqu'il a fallu écrire des pilotes, des API, des gestionnaires d'environnements. Soit entre 10 et 20 millions de lignes de code (essentiellement du C, avec un peu de C++). Mais ce développement a exigé une collaboration pluridisciplinaire : téléphonistes, spécialistes des réseaux, des systèmes...

La recherche ? On pourrait presque dire que nous ne l'avons pas vraiment voulue, qu'elle est venue par un chemin de traverse. Mais nous n'avons pas pu la contourner. En effet, notre objectif était de permettre une indépendance du développement des applications par rapport aux médias mais aussi aux stratégies d'usage et aux profils des utilisateurs.

Nous avons fait un tour d'horizon des types d'interfaces hommes-machines. Nous nous sommes aperçus que les technologies de l'époque ne permettaient que des interfaces contraintes et simplistes, et qu'il nous fallait entrer, notamment, dans le monde de la reconnaissance de la parole. Nous avons donc commencé à sonner aux portes des laboratoires. Et nous avons eu la chance de rencontrer Jean-Paul Haton. Il cherchait, de son côté, une PME pour dynamiser son équipe de chercheurs et valoriser les recherches menées depuis des années au Loria.

Hebdo : Débouchez-vous vraiment sur des produits industriels ?

M.L. : Nous comptons faire un chiffre d'affaires d'au moins 35 millions de F en 2002. En fait, le décollage s'avère rapide, depuis le début de commercialisation de nos produits en 2000.

Nos produits fonctionnent, sur toutes les grandes plates-formes du marché (NT, Solaris, Linux...pour des raisons de volumétrie, nous avons une certaine préférence pour Unix). Vous en trouverez le détail et les spécifications sur notre site Web.

La gamme Unimedia intègre des techniques de reconnaissance, de sémantique statistique, d'architectures multi-agents intelligents, et bien sûr de télécommunications, notamment en matière de téléphonie mobile. Ainsi, le projet que nous avons formé il y a une dizaine d'années et qui s'est concrétisé en 1996 par la création de MIC2 avec Michel Repiso (ancien directeur général du groupe Darty) débouche aujourd'hui sur des marchés en vraie grandeur. Mais la recherche continue, avec nos propres ingénieurs et toujours en coopération avec le Loria. Nous sommes d'ailleurs labellisés par le programme RNRT 2000, pour un projet dont le budget atteint 15 millions de F.


L'actualité de la semaine

Coopération Dassault/Onera

Jean-Pierre Rabault, président de l'Onera, et Bruno Revellin-Falcoz, vice-président-directeur général de Dassault Aviation, ont signé un accord global sur les activités de recherche et développement technologique. Il concerne aussi bien les avions de combat (évolutions du Rafale, futur avion de combat européen, drones) que les avions d'affaires (nouvelle gamme de Falcon, supersonique d'affaires). Il vise notamment à renforcer les synergies dans les domaines de l'aérodynamique, de la furtivité et de la discrétion, de la manoeuvrabilité, des matériaux et structures, des systèmes aériens de combat et de la simulation.

Coopération de Sun avec Crealys et l'Insa de Lyon

Sun Microsystems annonce que dans le cadre du programme "Sun Campus Incubator", l¹Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon et Crealys, incubateur d¹entreprises en Rhone-Alpes Ouest signent chacun un accord avec Sun Microsystems dont l'objectif est le soutien aux projets de création d'entreprise des étudiants de l'Insa.

Pour plus d¹informations, consulter les sites de l' l'incubateur, de Sun, de l' Insa de Lyon et de Crealys.

Loi sur la société" de l'information

La liste de Diffusion Paris 7 signale plusieurs pointeurs pertinents :
- ministère de l'Industrie,
- Premier ministre : "La France dans la société de l'information",
- Premier ministre : article de synthèse,
- le dossier d'Internet.gouv
- l'avis de la Cnil (format PDF).

Droit de pirater

Une équipe d'universitaires américains, soutenus par l'Electronic Frontier Foundation, poursuit la RIAA pour obtenir le droit de révéler sa méthode permettant de contrer le système antipiratage de la musique en ligne développé par le SDMI.

Article dans 01Net.


La recherche en pratique

Réseaux de recherche et d'innovation: rencontre d'information

Les ministères de la Recherche et de l'Economie organisent le mercredi 4 juillet une journée gratuite de présentation et d'échange autour des plates-formes expérimentales des réseaux de recherche et d'innovation technologique (RNRT, RIAM, RMNT, ...) en France.

Cette journée permettra la mise en relation directe des responsables de plates-formes et utilisateurs potentiels afin de susciter de nouvelles expérimentations.

Contact : mathieu.weill@industrie.gouv.fr.

Information transmise par la liste de Groupement pour l'Enseignement superieur sur Mesure MEdiatise et la liste de diffusion Paris 7.


Enseignement

Concours de conception de l'IEEE

L'IEEE Computer Society annonce la sélection de dix équipes finalistes dans le cadre de la deuxième compétition internationale annuelle de conception de Computer Society (Computer Society International Design Competition (CSIDC). L'objectif de cette compétition est de favoriser l'excellence de l'enseignement en demandant à des étudiants de mettre en place des solutions pouvant répondre aux problèmes que connaît le secteur.

Le défi de la compétition CSIDC 2001 consiste à utiliser la technologie de communications sans fil Bluetooth pour les appareils portatifs.

Les équipes qui participent à la compétition viennent des quatre coins du monde; les dix finalistes reflètent bien cette diversité géographique. La variété des projets et des démarches relatives à la compétition est aussi vaste que la provenance géographique des équipes.


Théories et concepts

Signature électronique

Dans notre numéro précédent, nous citions la revue Expertises, du Celog sans avoir trouvé l'adresse de son site. La voici, communiquée par l'AILF : http://www.celog.fr/expertises.

Médecine

Des chercheurs du CNRS, en collaboration avec le CHU de Saint Etienne et l'Hôpital Edouard Herriot de Lyon, ont étudié la réorganisation cérébrale dans le cortex moteur d'un patient, avant et après transplantation des deux mains. Ces travaux seront publiés dans le numéro de juillet de Nature Neuroscience.

Workflow

La lettre MTCI du Premier ministre, du 20 juin, résume la " rencontre "workflow clé en main" qui s'est tenue rue de Varenne le 14 juin, sous forme de "sept lignes directrices" :

1. Le workflow a deux objets : administrer les processus et aider à les optimiser

Un outil de workflow permet d'administrer un ou plusieurs processus dans une entreprise ou une administration.

Néanmoins, un outil de workflow est aussi un outil de ré-ingénierie et d'optimisation des processus : en effet la gestion des processus implique leur optimisation. Ainsi le workflow permet-il, d'une part, une ré-ingénierie, une optimisation des processus, et d'autre part, leur administration.

Un workflow permet, en interne, de réduire les coûts engendrés par les processus, d'améliorer la réactivité des équipes, de permettre des formations destinées aux nouveaux arrivants, et surtout de rester adaptable aux nouvelles exigences.

2. Le workflow doit modéliser le processus tel qu'il est vécu et tel qu'il évolue

Le rôle du pilote d'un projet de workflow est le maquettage des circuits propres à l'outil attendu. Cette nécessaire modélisation des processus implique une mise en évidence de l'organisation réelle du service ; il s'agit non de définir le processus tel qu'il est défini, mais tel qu'il est réellement vécu. La première étape d'un projet de workflow est donc une révision des processus ex-ante, prenant en compte la réalité de goulets d'étranglement identifiés lors de la modélisation. Une fois le système d'information enrichi d'un workflow, une adaptation continue, ex-post, reste indispensable pour rester en harmonie avec les processus nouveaux du service.

3. Le séquencement de la mise en place des outils est fondamental : processus manuels, groupware, workflow

Les outils de groupware et ceux de workflow contribuent à l'amélioration de la gestion et de l'administration des processus. Leur introduction pourrait être simultané. Néanmoins, les retours d'expérience montrent qu'il est sage d'introduire, dans un système d'information métier, d'abord des outils et des pratiques de groupware, puis des outils et des pratiques de workflow.

4. Une maîtrise d'ouvrage pluridisciplinaire de qualité est nécessaire Les utilisateurs d'un workflow seront satisfaits si les trois conditions de créativité, de rapidité, et de gain de productivité sont réunies. La créativité sera possible si le groupe chargé du projet rassemble des professionnels du métier concerné et des spécialistes des systèmes d'information. Les personnes qui définissent les workflows constituent une ressource critique, si ce n'est la ressource critique du projet. La condition de la rapidité de réalisation est souvent satisfaite, les projets peuvent être mis en place en 2 à 6 mois.

5. L'outil doit être générique, il doit être choisi pour un ensemble de processus

Plusieurs outils génériques sont aujourd'hui disponibles ; ils permettent de déployer rapidement un workflow, sans nécessiter de développement préalable significatif. Ils supportent d'autant plus aisément les évolutions des processus qu'ils sont génériques.

De plus, il s'agit de choisir un outil fédérateur pour gérer tous les processus d'un métier dans l'administration ou l'entreprise, et non pour réaliser un unique workflow.

6. L'outil de workflow peut aider à urbaniser le système d'information

Dans un système d'information complexe, les outils de workflow peuvent soit être utilisés pour administrer les processus, soit être utilisés comme instruments d'urbanisation du système d'information. Cette possibilité leur donne une puissance considérable.

7. Il ne faut pas oublier les offres en ASP

Le modèle économique du workflow évolue, notamment avec l'émergence d'offres en ASP, ainsi que l'apparition de bibliothèques de composants. Ce type de solutions ne doit pas être écarté.

La rencontre du 14 juin 2001, organisée par la MTIC, a rassemblé plus de 140 participants (50% venant de administrations centrales, 25% d'autres administrations, 25% du secteur privé ; ils étaient impliqués dans un projet de workflow pour les 2/3 d'entre eux). Les présentations sont en ligne.. Contact : Gilles Bon-Maury

Salle de réunion virtuelle en 3D

ZDNet et Cryonetworks s'allient pour offrir aux internautes un nouveau service gratuit. Présent sur le site ZDNet.fr, ce service permet d'organiser des réunions, de les animer et de les personnaliser grâce à des outils faciles à utiliser et en temps réel.

L'équipe ASTI-HEBDO : Directeur de la publication : Malik Ghallab. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Chef de rubrique : Mireille Boris, Armand Berger. ASTI-HEBDO est diffusé par FTPresse.