Association francophone pour la recherche et l'enseignement en sciences et technologies de l'information

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Stic-Hebdo

No 53. 16 mai 2005

Offre d'emploi : Professeur titulaire de la chaire de Systèmes multimédia

Le titulaire sera un informaticien ayant une expérience industrielle reconnue dans la conception et la réalisation de systèmes multimédias. Il animera une chaire dont l'objectif principal est de développer des activités d'enseignement et de recherche dans le domaine des média interactifs numériques. Il s'agit, en particulier, de développer une activité faisant la liaison entre les technologies, les contenus et les processus de production. Les domaines visés sont la télévision, la radio et le cinéma numérique, la télévision interactive, les jeux vidéo et la réalité virtuelle.

Il devra maîtriser les méthodes de développement et les techniques informatiques liées aux aspects audiovisuels et multimédias, tant au niveau système qu'au niveau applicatif, aptes à leur conférer les qualités de fiabilité, de réactivité, d'interactivité, de facilité d'usage, de réalisme et de robustesse. Il aura une expérience d'enseignement et de projets de recherche. Outre une compétence scientifique et technique reconnue internationalement, le candidat devra montrer une connaissance des milieux professionnels et de l'enseignement artistiques et techniques de l'audiovisuel et du multimédia.

Il aura à assumer des enseignements et des directions d'enseignements à Paris pour des auditeurs, préparant principalement en cours du soir, des diplômes de techniciens ou d'ingénieurs, auxquels s'ajoutent la direction de mémoires d'ingénieurs à Paris et des présidences de soutenances en province. De plus, il animera des formations de haut niveau destinées à des professionnels notamment dans le cadre de la participation du Cnam à l'Ecole Nationale du Jeu et des média interactifs.

Il conduira des travaux de recherche au laboratoire Cedric dans le cadre de l'équipe MIHM, notamment en relation avec les industriels du secteur et développera le rayonnement du Cnam dans son domaine.

Contacts :

  • Jacques Printz, administrateur du pôle Sciences et technologies de l'information et de la communication
  • Pierre Paradinas, directeur de la spécialité informatique

Courriels : adm.stic@cnam.fr ou pierre.paradinas@cnam.fr

Les candidatures doivent être adressées, dans un délai de huit semaines à compter du 21 avril 2005, date de publication au Journal officiel (le cachet de la poste faisant foi), soit au plus tard le 15 juin 2005, à madame l'administratrice générale Conservatoire national des arts et métiers 292 rue Saint Martin, 75141 Paris cedex 03

Chaque candidature devra être accompagnée d'un exposé des titres et travaux sous la forme d'un résumé, limité à 4 feuilles A4 recto-verso de votre curriculum-vitae, des titres, travaux, publications, de votre expérience dans le champ associé au profil et des projets pour la chaire.


Local dans le centre de Paris

Situé 6 rue Saulnier (Paris 9e), le local a une surface d'environ 140 m2. Il convient à une équipe de 7 à 10 personnes. Contact.


Journée Traitement du signal, image et art

Le jeudi 9 Juin 2005, au Cnam Paris. Le programme complet.

Sommaire : Trois questions à Isabelle Perseil | L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | La recherche en pratique | Dans les entreprises et les administrations : | Manifestations


" Peu de chercheurs travaillent sur les ADL en France, et il est paradoxalement assez facile de réunir ce microcosme lorsqu’il s’agit d’harmoniser les démarches afin de les appliquer concrètement chez les partenaires industriels."

Trois questions à Isabelle Perseil

Expert Méthodes à l’Inserm, chargée de cours à Centrale Paris

Stic-Hebdo : Vous avez récemment accepté de reprendre la présidence du club technique Génie Logiciel de la SEE (Société de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’information et de la communication), et entrepris de redémarrer ses activités en organisant une journée d’étude plutôt atypique consacrée aux ADL (Architecture description languages, ou langages de description d’architecture). Pouvez-vous nous retracer vos motivations ?

Isabelle Perseil : Il se trouve en réalité que j’ai adhéré à la SEE il y a très peu de temps; précisément, l’année dernière lorsque je me suis rendue au WCC2004 (World computer congress) qui était co-organisé notamment  par l’Ifip, la SEE et le Laas (CNRS). Durant ce congrès, un workshop spécialement dédié aux ADL a retenu toute mon attention. On y démontrait avec conviction qu’une des manières de faire face à la complexité rencontrée pendant la phase de conception des systèmes était l’adoption d’un formalisme de description de l’architecture à même d’analyser et de vérifier ses propriétés.

C’est pourquoi je me suis simplement dit que cela valait la peine d’y donner une suite, en élargissant le nombre d’intervenants et le nombre d’auditeurs, autrement dit en transformant le workshop en une journée « portes ouvertes » SEE moins contrainte à tous égards.

Les budgets de mission des chercheurs étant considérablement amputés en France, ce type d’initiative a toutes les chances d’être particulièrement apprécié. Le principe étant qu’au final, même ceux qui n’ont pu pour une raison ou une autre se déplacer, peuvent récupérer les présentations sur la page web du club de la SEE.

A l’issue de la journée ADL, avec un réel enthousiasme, le comité de rédaction de la REE (Revue de l’électricité et de l’électronique), la revue attitrée de la SEE, a proposé un numéro spécial ADL pour le mois de septembre 2005, puis un éditeur présent, le directeur des Editions Pepper, a décidé de lancer une collection  "Systèmes, langages et modèles" qui reprendrait le texte élaboré des actes de la journée…et des suivantes !

Peu de chercheurs travaillent sur les ADL en France, et il est paradoxalement assez facile de réunir ce microcosme bien qu’il soit dispersé sur plusieurs projets européens, parfois concurrents, parfois très opposés sur la manière de réutiliser ou d’assembler les composants, mais qui se retrouvent souvent à promouvoir les mêmes courants de standardisation , que ce soit à l’OMG ou au SAE(Society of automotive engineers) lorsqu’il s’agit d’harmoniser les démarches afin de les appliquer concrètement chez les partenaires industriels.

En faisant appel à cette petite communauté de chercheurs pour prolonger le travail amorcé au workshop ADL du WCC2004, ma première motivation était de relancer les activités d’un club « en sommeil » en suscitant des échanges inattendus dans des domaines partiellement méconnus. J’aurais pu bien entendu restreindre le débat à des problèmes plus classiques posés par la crise actuelle du Génie Logiciel en mal de qualité, mais plutôt que de retomber dans des lieux communs, il m’a semblé pertinent d’amener graduellement les auditeurs du club à comprendre pourquoi chaque étape de définition d’architecture était incontournable. La définition d’une architecture logicielle (en général complexe) fait partie intégrante du génie logiciel même si peu de démarches de conception s’en préoccupent. La spécification de l’architecture doit se faire à travers une sémantique formelle compréhensible par tous les corps de métier qui la manipulent : concepteurs et développeurs, architectes, intégrateurs, validateurs…C'est-à-dire que l’ADL doit posséder un niveau d’abstraction suffisamment élevé pour offrir un « plan d’ensemble » cohérent pour la construction du logiciel. On va montrer comment on spécifie les composants sans entrer dans les détails d’implémentation ; une partie du composant (son interface) sert à communiquer avec l’extérieur : l’environnement du composant : c’est dans cette partie qu’il nous faut décrire les interfaces fournies et les interfaces requises par le composant ; une autre partie : l’implantation  décrit le fonctionnement interne du composant. On en vient alors à l’élément d’architecture le plus difficile à spécifier : le connecteur, puisqu’il modélise précisément les interactions (souvent complexes) entre les composants ; puis aux topologies des architectures qui permettent de définir à la fois la structure et le comportement d’applications structurées en composants et connecteurs.

Pour les chercheurs de l’ENST qui ont présenté leurs travaux, la notion de connecteur (qui comprend également une interface et une implantation) doit être enrichie de façon à supporter la sûreté de fonctionnement, la répartition et le temps réel dur.

Cet axe de recherche qui est aujourd’hui développé dans le contexte du projet Assert (Automated proof based system and software engineering for real-time applications) piloté par l’ESA, a été présenté avec tout le cheminement parcouru depuis le développement de la plate-forme PolyOrb, un intergiciel (logiciel de communication entre composants distants) schizophrène (chaque protocole susceptible d’être utilisé par l’intergiciel constituant une « personnalité », c'est-à-dire une vue des fonctionnalités d’intergiciel) jusqu’à sa propre modélisation au travers d’AADL et sous forme de réseaux de Petri.

Dans ce projet, il s’agit de bâtir à partir d’une méthode de "génie système prouvable", PBSE(Proof-based system engineering), à chaque phase du processus de développement , des outils capables de prouver les propriétés exigées d’un système, et il convient de prouver la cohérence de chaque phase avec les précédentes, jusqu’à la livraison opérationnelle du système. Une des instance de cette méthode, TRDF (Temps réel, traitement distribué et tolérance aux fautes), qui repose sur l’analyse d’algorithmes (déterministes) permettant de dégager les propriétés exigées et d’établir des preuves correspondantes, a été développée par une équipe de l’Inria depuis une dizaine d’années et validée sur un nombre conséquent de projets industriels.

Cette méthode prend simultanément en compte les exigences de TRDF. Pour les logiciels complexes formés d’un assemblage de composants qui partagent des ressources communes dont les états doivent par définition vérifier des invariants globaux, il faut prouver que toute exécution d’un sous-ensemble de ces composants conserve ces invariants, quelque soit le nombre de processeurs sur lequel ils s’exécutent ; de plus il faut également prouver que des contraintes temporelles particulières (à partir des propriétés de ponctualité) sont satisfaites par toutes les exécutions possibles et ceci en présence de défaillances de type arrêt, omission, temporel.

L’intérêt de PBSE (pour les systèmes critiques) réside dans sa capacité à enchaîner de manière correcte les différentes phases du processus de développement du système. En particulier, la phase de capture des exigences, traditionnellement exprimée en langage naturel gagnera à être formalisée dans un langage de type ADL, qui permettra non seulement d’éviter les ambiguïtés, incohérences mais aussi de pouvoir réutiliser des blocs complètement définis et décrits dans ce type de langage (et de les classifier dans une base de données). On passera plus facilement  d’une description d’exigences applicatives à la spécification du problème informatique sur lequel on doit établir les obligations de preuves (dans la phase de conception qui suit).

Toutes les présentations effectuées lors de cette journée d’étude se sont effectivement focalisées sur l’intérêt d’avoir un ADL à sa disposition, comme moyen privilégié de communication entre tous les outils déployés pendant la réalisation d’un système : de façon à pouvoir manipuler une représentation unique et cohérente d’un système tout au long du processus de développement de celui-ci.

S.H.  Pour quelle raison avez-vous délibérément recentré cette journée d’étude « pilote» autour du langage de modélisation AADL (Architecture analysis & design language)  ?

I.P. Beaucoup d’ADL existent, ayant des objectifs divers et variés, conçus pour des domaines divers et variés. Dans le cadre d’une approche PBSE, il est néanmoins nécessaire que l’ADL retenu soit pour le moins capable de décrire à la fois les aspects logiciels et matériels, qu’il soit générique et suffisamment extensible pour pouvoir prendre en compte toutes les spécificités d’un domaine et enfin qu’il soit standardisé afin que son implémentation se fasse par le biais d’outils à large diffusion.

AADL comporte des mécanismes d’extension pour pouvoir prendre en compte le rajout d’informations, en particulier un profil UML dédié aux systèmes embarqués temps-réel critiques peut être inclus comme extension. D’autre part les annexes d’AADL permettent d’enrichir la description en utilisant une autre syntaxe, par exemple OCL ou Z.

Le langage est conçu pour permettre la génération de systèmes exécutables : les propriétés standard du langage permettent d’associer un code source à chaque composant. Il décrit le comportement des threads, les changements de modes, etc : il est donc possible d’intégrer les codes sources indiqués pour chaque composant et de générer une application pour un exécutif AADL. Enfin, le langage est standardisé par un comité international (au SAE) ; développé spécifiquement au départ (par Honeywell) pour l’avionique il est maintenant adopté pour la description de n’importe quel système embarqué temps réel.

Il possède une syntaxe textuelle, peut être représenté en XML, peut être représenté graphiquement à travers une panoplie d’outils (dont certains ont été présentés pendant la journée d’étude). Il s’agit d’un langage descriptif en ce sens que les éléments peuvent être déclarés dans n’importe quel ordre (mais tous les éléments décrits correspondent effectivement à quelque chose de concret).

S.H. A travers vos propos, on devine bien que derrière l’apologie d’une méthode de génie Système prouvable, se dessinent des enjeux fondamentaux pour l’informatique de demain. Quel pourra bien être selon vous l’impact économique de l’utilisation d’une méthodologie comme PBSE étendue à tout développement de système embarqué critique?

I.P. Ce qui présidera à l’adoption de cette méthodologie, ce sera nécessairement une diffusion efficace des meilleures pratiques (standards) appliquées à l’informatique du domaine le plus critique qu’il soit : c’est à dire le spatial. Les budgets colossaux de la Nasa et de l’ESA injectés dans une conquête spatiale rendue de plus en plus vitale pour le devenir de l’humanité (..) conditionnent les grandes orientations de la recherche informatique mondiale et européenne. Or de Bush Père à Bush fils, on est passé d’un budget prévisionnel de 400 milliards de dollars pour l’exploration humaine de Mars à 86 milliards de dollars …avec des objectifs plus réalistes et à beaucoup plus long terme ; la Nasa ne pouvant dépenser que 16 milliards de dollars environ par an pour ses programmes de recherche spatiale, il a fallu morceler le projet ambitieux de vols habités vers Mars et créer plusieurs étapes intermédiaires comme la planification d’une mission habitée sur la Lune en 2015 (dans seulement dix ans !) et la réalisation beaucoup plus proche (2008) du nouveau vaisseau habité CEV (Crew exploration vehicle). Dans ce contexte de restriction économique (souvent justifié par les crashs spectaculaires de la navette Columbia en 2003 ou du vol 501 d’Ariane 5 en 1996), la sécurité, la sûreté de fonctionnement, la fiabilité sont devenues les préoccupations majeures de l’informatique pour l’aéronautique et par extension, pour tout type de système embarqué.

C’est précisément pour pouvoir être en mesure de réponse à ces attentes, que s’est monté le projet (européen) intégré Assert,  qui privilégie la preuve à la vérification (ce qui est prouvé correct n’a pas besoin d’être testé), pour éviter (c’est schématique), sur des tests qui tendent à l’exhaustivité les trop coûteux problèmes d’explosion combinatoire. L’application de PBSE n’a aucune raison de se limiter au domaine de l’aéronautique ; dans ce domaine évidemment le delta des gains sera détecté de façon triviale, chaque succès représentant la condition sine qua non de l’étape ultérieure (et chaque échec, le retour à l’étape initiale !). Dans tous les domaines où les défaillances sont inacceptables ou catastrophiques, PBSE peut être mis en œuvre (par exemple pour effectuer les contrôles dans les centrales nucléaires). Le domaine des applications militaires (les lanceurs, les avions militaires, etc..) - faisant intervenir des systèmes à haute disponibilité et fiabilité élevée - est sans doute celui qui potentiellement retirera le plus de bénéfices de l’application d’une méthode de génie système prouvable, fournissant un argument suffisamment respectable pour ne pas ralentir la course aux armements dissuasifs…

Actualité de la semaine

Journée d'action nationale pour la recherche et l'enseignement supérieur, ce vendredi 20 mai

Une forte mobilisation de la communauté scientifique encouragera le gouvernement à tenir ses engagements (prise en compte des Etats généraux, respect d'un calendrier qu'il a lui-même annoncé). Annonce

Notre Constitution Point Net

Le wiki Notre Constitution Point Net, né d'une initiative de bénévoles, propose le texte de la constitution européenne sous la forme de liens hypertextes.

Création d'Eurosys

Eurosys, société savante européenne en systèmes, est en cours de création. Parmi les activités prévues pour l'année qui vient, un premier congrès européen. Site provisoire. Bulletin d'inscription (PDF).

Il s'agit de systèmes au sens de système d'exploitation, système réparti, système enfoui, système temps réel, etc. Eurosys sera la section européenne du Sigops, dont l'ASF est la section française. Les thèmes sont évidemment bien différents de ceux de l'Afscet (Association française de science des systèmes), qui représente en France l'UES (Union européenne de systémique) et organise prochainement un congrès (voir rubrique Manifestations).

L'Afisi couronne Alain Cardon

L' Afisi (Association française d’ingénierie des systèmes d'information) a remis son prix du meilleur livre informatique de l'année a Alain Cardon, pour son ouvrage Modéliser et concevoir une machine pensante" (Vuibert 2004).

Asfi et non Wi-Fi...

La commission générale de terminologie et de néologie vient de notifier au Journal officiel que l'ensemble des techniques d'accès à Internet sans fil, dont la plus courante est le Wi-Fi (pour wireless fidelity), devront être renommées et s'appelleront désormais Asfi (Accès sans fil à Internet). Le texte.

La justice interdit de protéger les DVD contre la copie.

L'UFC-Que Choisir a obtenu de la cour d'appel de Paris l'interdiction de placer des dispositifs anticopie sur les DVD. Ces dispositifs sont jugés incompatibles avec l'exercice de la copie privée. Ce que les associations de consommateurs n'ont pas, pour l'instant, obtenu pour les CD. Le 22 avril 2005, la cour d'appel de Paris "fait interdiction" d'utiliser sur un DVD un système empêchant la copie. Il y aurait, en effet, incompatibilité de cette pratique avec l'exercice de la copie privée. Selon 01 Net.

L'Inria et Microsoft créent un laboratoire commun

L'informatique et la science constitueront les deux grands axes d'étude pour les chercheurs du laboratoire commun entre l'Inria et Microsoft. Ils s' attacheront à développer de nouvelles méthodes pour rendre les systèmes logiciels complexes plus fiables et plus sécurisés. Ce projet s'inscrit dans la continuité des travaux réalisés précédemment par les deux partenaires sur les fondements des langages de programmation et sur l'utilisation des programmes informatiques dans la démonstration de théorèmes mathématiques. L'information.

Faut-il célébrer la confiscation intellectuelle ?

(Commmuniqué). L'April, la FFII et la FSF France ont rappelé le 26 avril, en cette journée dédiée à la « propriété intellectuelle » selon l'OMPI [1] que les dérives actuelles autour du droit d'auteur et de la brevetabilité des logiciels ne sont pas acceptables. Le document

Le droit d'auteur ne peut plus aujourd'hui prétendre constituer un équilibre entre les intérêts du public et ceux des ayants-droit. D'une part, en restreignant le droit effectif à la copie privée, les « mesures techniques de protection » (dispositifs de contrôle de l'usage) dépouillent en effet le public d'une des rares exceptions au droit exclusif dont il jouissait jusqu'ici : l'exception de copie privée.

D'autre part, l'extension continuelle de la durée des droits patrimoniaux empêche la réélaboration à partir d'oeuvres récentes. Avec une durée de « protection » de 70 ans après la mort de l'auteur, aucun logiciel propriétaire de ces 30 dernières années n'est ainsi ouvert à la réélaboration et ce sont donc des monopoles sans aucune contrepartie, qui ont été accordés par la puissance publique.

Le brevet a lui aussi été détourné de sa mission originelle, soit l'augmentation du savoir commun par la publication en échange de la concession d'un monopole d'exploitation sur une invention susceptible d'application industrielle, nouvelle et impliquant une activité inventive. À travers la bataille du brevet logiciel, ligne de front actuelle entre progressistes partisans du partage du savoir et réactionnaires cherchant à bétonner les monopoles du passé en confisquant l'avenir, ce sont en effet les modalités de gestion de la pensée qui sont aujourd'hui mises en débat.

Que la brevetabilité des logiciels soit instaurée en Europe et ce seront demain les méthodes chirurgicales, les méthodes d'affaires, les méthodes éducatives et d'autres pans du savoir humain qui pourront être revendiqués pour son bénéfice exclusif par un cercle restreint. Bill Gates, fondateur de Microsoft, comprenait d'ailleurs dès 1991 que « si les gens avaient compris comment les brevets seraient accordés, quand la plupart des idées inventées aujourd'hui ont obtenu des brevets, l'industrie serait aujourd'hui en complète stagnation. » [2]

Privée de précieuses ressources du fait de l'évasion fiscale opérée à travers l'Europe grâce notamment aux brevets logiciels illégalement délivrés par l'Office Européen des brevets, la puissance publique se voit aujourd'hui ironiquement contrainte de construire certains de ses laboratoires de recherche, places fortes de la guerre économique moderne du savoir, en collaboration avec des sociétés emblématiques de l'appropriation au service exclusif d'intérêts privés [3]. Pendant ce temps, l'école publique fait, au mépris de sa neutralité commerciale, la promotion de sites de vente de musique en ligne à l'aide de manuels contenant de pleines pages de publicité pour des éditeurs de logiciels... [4].

« Pensez, imaginez, créez » nous dit le directeur général de l'OMPI, en oubliant de rappeler les entraves placées sur la route, notamment pour les développeurs de logiciels libres. « L'OMPI penchera toujours, de manière compréhensible, vers l'application de la panoplie préexistante de monopolisation qu'elle nomme propriété intellectuelle, un terme que nous trouvons idéologiquement chargé et dangereusement inconscient des différences significatives existant entre les différents domaines juridiques qu'il tente d'agréger. (...) Nous avons besoin d'une Organisation mondiale de la richesse intellectuelle, dédiée à la recherche et à la promotion de voies nouvelles et imaginatives pour encourager la production et la dissémination de la connaissance. » [5]

Références
[1] « Journée mondiale de la propriété intellectuelle »
[2] Bill Gates 1991: Les brevets empêchent la concurrence et mènent l'industrie à la stagnation La référence.
[3] Microsoft et l'Inria vont créer un laboratoire commun en France Les Échos
[4] La neutralité commerciale de l'école publique est-elle soluble dans le numérique ? Communiqué de l'April.
[5] Vers une « Organisation Mondiale de la Richesse Intellectuelle » Le document.

Pointeurs : FFII, Take action against software patents , Sauvez le droit d'auteur.

Technologies clés 2010

L'objectif de l'étude Technologies clés 2010, lancée en novembre 2004 par le ministère de l'Economie, des finances et de l'industrie, est de produire un « outil » d'aide à la décision pour les acteurs publics, notamment les acteurs territoriaux du développement économique et les relais d'accompagnement. Elle vise à répondre à deux questions essentielles :

Le classement des e-pays

Pour la sixième année consécutive, le cabinet d'études associé au groupe The economist publie son classement des nations en fonction de leur degré d'"e-préparation" (e-readiness). 7 pays européens se classent parmi les 10 premiers, dont le Danemark, premier pour la seconde année consécutive. La France passe de la 18e à la 19e place. Les critères de classement sont très clairement orientés "e-business" et attribuent un poids très important à l'environnement (dérégulé) des affaires en général et des réseaux en particulier, ainsi qu'à l'infrastructure technologique. Selon La lettre d'Internet Actu NG.


Théories et concepts

Producteurs et pas seulement consommateurs

« Les gens ne doivent pas être de simples consommateurs, mais également des producteurs d´informations », a déclaré Michel Briand, adjoint au maire de Brest en charge de la citoyenneté et des nouvelles technologies. Des centaines de citoyens anonymes se convertissent en créateurs de contenus digitaux grâce à une initiative développée dans cette ville, exemple de l'appropriation sociale d'Internet. Le document.

Payez vos transports avec votre téléphone portable

Selon 01 Net, à Hanau, le portable-ticket de bus joue au juste prix Cette ville allemande de 90 000 habitants teste un projet de billet électronique original pour ses bus et ses tramways. On voyage au meilleur prix, sans monnaie, et grâce à son téléphone portable « sans contact ». Le projet est soutenu par Philips Semiconductors, Nokia et la régie des transports en commun du sud du Land de Hesse (région de 5 millions d'habitants).

Arrivée de la TV sur téléphone mobile

France Télécom a indiqué qu’elle avait conclu un accord avec la Fédération française de tennis et France télévision pour la diffusion des matchs du tournoi de Roland Garros sur téléphones mobiles, mais aussi via Internet haut débit et le téléphone fixe. Prouesse technique, opération marketing ou préparation de l’avenir ? Selon ITR Manager.

La première expérience numérique

Il y a juste 50 ans étaient publiés les résultats de la première "expérience numérique". Elle avait été réalisée par le physicien Enrico Fermi quelques mois avant sa mort. En simulant un phénomène physique sur l'un des premiers ordinateurs (le Maniac, construit sous la direction de von Neumann) Fermi " inventait une nouvelle façon de faire de la sciences ". Le Recherche, n°386, mai 2005, pp 51 à 53.

Mise en réseau des voitures

Le Rensselaer polytechnic institute teste une nouvelle approche pour décongestionner le trafic routier. Ce projet fait l'objet d'un financement fédéral et régional à hauteur de 1,3 millions de dollars. La phase de test, en cours depuis février, doit s'achever le 15 mai prochain. Deux cents véhicules en réseau ont été équipés d'un terminal sans fil qui enregistre en permanence des paramètres comme la localisation par GPS ou la vitesse. Les informations recueillies sont envoyées via le réseau 3G des téléphones mobiles à un serveur central qui a pour charge de construire une image de la circulation en temps réel et de répercuter les renseignements aux automobilistes.

Ces derniers reçoivent toutes les minutes, via un système de synthèse vocale, des instructions concernant des itinéraires alternatifs à emprunter en cas de bouchon. Le choix de la synthèse vocale est vu comme un des points clefs de l'opération par ses promoteurs. Par ailleurs, le système reposant sur des techniques classiques (téléphonie 3G, GPS etc.) et sur l'agrégation des informations émises par les boîtiers des utilisateurs, il peut être déployé sur une large gamme d'échelles, avec une capacité à monter progressivement en charge. Si l'opération est un succès, une expérience de plus grande envergure devrait être mise en place au début de l'année prochaine. Cette seconde étude, regroupant des chercheurs du Rensselaer polytechnic institute et de l'université Cornell, ainsi que des ingénieurs de la société Veridian, se focalisera notamment sur le traitement des données réseau et le retour d'information. HC 26/04/05 (High-tech attack congestion)

Pointeurs : Chroniques, RPI, RPI, RPI, Tech

Histoire de l'informatique

Prochaines séances du séminaire :

Contacter Pierre Mounier-Kuhn

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Enseignement

Bureaux virtuels pour l'enseignement supérieur

Environ 30 mois après le début des projets "Espace numérique de travail de l'enseignement supérieur", un séminaire a été organisé, le 30 mars 2005 à la Sorbonne par la direction de la technologie du ministère de l'Education nationale, afin de faire le point sur les réalisations et d'organiser des démonstrations concrètes des projets. Le compte-rendu de ce séminaire est en ligne sur Educnet. Le document.

Échanges d'étudiants

L'UIM (Université internationale du multimédia) représente une structure internationale d'organisation des échanges d' étudiants et d'enseignants, de valorisation et de mise en commun des documentations et des supports pédagogiques, de veille technologique et d' organisation d'activités ou d'événements en commun. Le document.

Les étudiants allemands et les TIC

90% des étudiants allemands sont reliés à internet à leur domicile, la moitié d'entre eux à haut débit. Leur quasi totalité pratique le courriel et 85% d'entre eux savent utiliser un traitement de texte. A comparer aux valeurs beaucoup plus faibles il y a encore cinq ans. Le document (en anglais).

Logiciels libres pour l'enseignement

Une nouvelle moisson de logiciels pour l'enseignement primaire sur le site du pôle de compétences en logiciels libres du réseau Sceren : Chrono-site, faire un site à l'école en 2 heures chrono; Dotclear, un blog libre; Ecrivain public, un outil de travail collaboratif; Guppy, un générateur de site web; Logz, un dispositif léger de publication de sites web en PHP/MySql; Site@school, système de gestion de site web pour les écoles primaires; etc.

Cours d'informatique en ligne.

"Coursenligne" s'adresse avant tout à des étudiants adultes engagés dans la vie active, qui doivent gérer en parallèle différentes activités et manquent de temps. Ces étudiants requièrent donc un maximum de souplesse au niveau de l'organisation spatio-temporelle de leur apprentissage. Pour suivre (gratuitement) un cours en ligne, consultez d'abord "l'aide" puis faites votre choix dans l'offre.

Rubrique réalisée avec la collaboration de Jacques Baudé


La recherche en pratique

Relance du projet d'une bibliothèque numérique européenne

Dans un message commun, les présidents français et polonais Jacques Chirac et Aleksander Kwasniewski, le chancelier allemand Gerhard Schröder, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany et le président du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero appellent à une "action concertée" en vue de la mise à disposition sur internet du patrimoine culturel européen. Le communiqué

Mission VirtualTech 2005

Les marchés du multimedia interactif bénéficient aujourd’hui d’une forte dynamique de reprise. Après plusieurs années d’expectative, la courbe d’expérience des utilisateurs et les performances des infrastructures comme des terminaux semblent permettre une forte accélération de la diffusion des technologies de l’image dans les processus comme dans les produits.

En rencontrant directement les industriels, les acteurs de la recherche, les sociétés leaders, les nouvelles sociétés innovantes du secteur, les participants pourront se faire une idée concrète des performances atteintes par les systèmes et des champs d’application qui leur sont ouverts. Ils prendront la mesure des dernières avancées technologiques en matière d'usages, d’interactivité, de simulation physique et comportementale.

Parmi les sujets abordés par des démonstrations concrètes :

Dates : du 15 au 22 octobre 2005 Contact.

Musique et film : "Adopte la Net attitude"

Ce guide a vocation à être pour les jeunes internautes un véritable code de la route du droit d'auteur sur internet. Il est disponible en version électronique (format PDF, 669 ko) sur plusieurs sites dont Droit du net et ministère de la Culture .


Dans les entreprises

Le marché des contenus en ligne devrait doubler en 2005 en Europe

"Le chiffre d'affaires du contenu en ligne (vidéo, musique, jeux) destiné au public va presque doubler en 2005 en Europe de l'Ouest, atteignant plus de 3 milliards d'euros, et devrait représenter jusqu'à 16 milliards en 2008, selon une étude de l'organisme d'étude européen EITO. ... Actuellement, 90 % de tout le contenu en ligne (autant public que pour les entreprises) est appelé depuis un ordinateur. Mais les experts estiment que 40 % du contenu en ligne public sera délivré par des technologies mobiles d'ici 2008 "... Abonnement à la lettre sur le site Tregouet.org.

L'Inde et la Chine unissent leurs forces pour dominer le marché mondial des technologies de l'information.

" Les deux mastodontes amorcent un mouvement visant à rapprocher leurs efforts pour peser davantage dans l'industrie mondiale des technologies de l'information, alors qu'ils sont frontalement concurrents par ailleurs. Zoom sur leurs complémentarités " ... (28/04/2005). Enquête sur le journal du Net.


Manifestations

Consultez le site des associations membres de l'Asti, où vous trouverez les manifestations qu'elles organisent.

Pour les manifestations TIC en rapport avec l'enseignement et la formation, consulter le site Educnet.

Rencontres de l'informatisation de l'univers santé et social

Ces rencontres se tiendront les 23 et 24 juin à l'Institut Pasteur à Paris. Elles concernent les échanges entre les acteurs du monde de la santé mais aussi leurs relations avec les acteurs et personnels du social, les collectivités, les caisses, les administrations, les citoyens. La carte, les portails, les approches "événements de la vie", le maintien à domicile, les réseaux de soins et bien sûr les dossiers médicaux et le DMP (dossier médical partagé). Les éléments de la création d'un espace santé social seront abordés. L'objet n'est pas d'abord technique : il s'agit des enjeux de l'utilisation de l'informatique et des télécom, de la manière dont elles sont utilisées, de leur impact, des opportunités qu'elles apportent, des difficultés aussi.

Organisée par Norbert Paquel, cette manifestation fait suite au Forum européen de l'administration électronique. Le principe est une entrée libre pour tous les acteurs du secteur, de l'administration etc. , le financement étant assuré par des industriels qui, en sus, participent aux conférences. Il ne s'agit en effet pas d'un salon mais d'un ensemble d'ateliers présentant des cas réels et de vrais débats.

Le site de la manifestation.

Congrès européen de science des systèmes

Le sixième congrès européen de Science des systèmes se tiendra à Paris (Ensam) du 19 au22 septembre 2005, sous le patronage de l’Unesco. Il a lieu tous les trois ans depuis 1989. Il est un grand moment de rencontre pour les systémiciens venus d'Europe ainsi que du monde entier. Il exprime la mission fédératrice de cette science et celle de l'Union européenne de systémique (UES). Articulant approches théoriques, méthodologiques et pratiques dans une recherche permanente d'interdisciplinarité, les congrès de l'UES permettent aux participants :

Les congrès précédents se sont tenus tour à tour dans différents pays : Suisse (1989), République Tchèque (1993), Italie (1996), Espagne (1999) et Grèce (2002). La France accueille le 6ème Congrès qui sera présidé par le Emmanuel Nunez, président de l'Afscet.

Cette édition insistera sur quelques thèmes fédérateurs, en particulier ceux de régulation, d'émergence et de gouvernance dans les systèmes. Parmi les principaux sujets abordés dans les ateliers :

Il est également prévu, dans le cadre du congrès, la tenue de symposiums co-organisés avec des associations spécialisées inscrivant leurs recherches et leurs pratiques dans un cadre systémique. Notamment :

Contact Emmanuel Nunez.


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