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Stic-Hebdo

No 60. 5 septembre 2005

Si ce n'est pas déjà fait, retenez sur votre agenda les dates d'

Asti 2005 : du 24 au 26 octobre prochain. Le site

 

 

Sommaire : Trois questions à Danièle Bourcier (Cersa)| L'actualité de la semaine | Théories et concepts | Enseignement | La recherche en pratique | Dans les entreprises et les administrations : | Manifestations | Bibliographie | Détente


"Il faut redéfinir le rôle du droit et de ses acteurs dans une société fondée sur l'information. A nous, scientifiques, d'élaborer des solutions et de formuler des scénarios."

Danièle Bourcier

Cersa (Centre d'études et de recherches de science administrative)

Stic Hebdo : On peut avoir l'impression, aujourd'hui, que l'importance et la rapidité de l'évolution technologique remettent en cause le cadre juridique traditionnel, en particulier la loi "Informatique et libertés" de 1978. Partagez-vous ce sentiment?

Danièle Bourcier. Oui. La logique qui présidait aux premiers textes de protection ne correspond plus aux problèmes actuels.  Le texte de 1978, très bien écrit, est précurseur. Mais les moyens de cette loi protectrice sont-ils encore efficaces, peut on vraiment la mettre en oeuvre aujourd'hui ? Peut-elle réellement protéger des dangers qui l'ont fait naître ?

La question qui se pose maintenant, c'est la capacité générale de la loi à régler un certain nombre de comportements liés aux technologies et surtout à Internet. La loi se présente sous forme écrite, abstraite, alors que les comportements concrets sont numériques et s'expriment sur les réseaux. Ce qu'on entrevoit de plus en plus clairement, c'est que la régulation juridique est concurrencée par la régulation technique, qui se présente avec des outils, des cyber-agents juridiques (intelligent legal agents) qui peuvent rechercher, contrôler, constituer des preuves, voire sanctionner conformément à une certaine interprétation de la loi.

Dans son article 10, par exemple, la loi de 1978 (modifiée en 2004) avait réglementé subtilement l'établissement de profils. Un profil, c'est la construction d'une catégorie, souvent à partir de statistiques, qui permet par exemple de définir le profil du pirate de l'air de manière simple: quelqu'un qui paie son billet cash, arrive au dernier moment, n'a pas de bagages et vient de certaines régions du monde. Ces techniques sont largement utilisées en marketing, mais quand il s'agit de les appliquer non plus à des consommateurs mais à des citoyens et des administrés... elles peuvent poser des problèmes d'opposabilité graves. La loi de 1978 était à ce titre pionnière et elle a inspiré la directive européenne. Désormais, on n'a plus besoin de faire des profils. Les fichiers numériques personnels sont constitués automatiquement sur le Net, voire recherchés par des métadonnées, des ontologies, des agents intelligents. Mais ces outils sont-ils évaluées, critiqués ? Leurs "actes" sont-ils susceptibles de faire l'objet de recours par les citoyens, par les consommateurs, les usagers ?

La réponse du législateur face aux technologies est, dans d'autres cas, souvent décalée, disproportionnée. On déplace le problème des utilisations vers les outils, dont la détention même peut devenir suspecte. Celui qui achète une pince-monseigneur envisage sans doute un cambriolage classique. Celui qui achète (et a fortiori, qui vend) un logiciel capable de pénétrer dans un système d'information interdit, va désormais être poursuivi. Mais ce transfert vers l'outil pose le problème de l'intention, essentielle en droit pénal. La question de faire assumer la "police" d'Internet par des intermédiaires (hébergeurs) et un autre aspect de la difficulté de la loi à répondre à ces nouveaux défis.

Les radars routiers offrent un autre thème passionnant (que je fais travailler par mes étudiants). Voilà un objet technique qui condense toute la chaîne juridique et judiciaire, depuis la constatation des faits jusqu'à l'application de la peine ! Récemment encore, on se moquait de ceux qui évoquaient la possibilité d'un "robot juge". Or là, nous avons des robots qui remplacent le gendarme, le juge instructeur et le juge décideur, ainsi que l'huissier et tous les auxiliaires techniques. Il y a là une poussée impressionnante de l'informatique, quelque peu en contradiction avec un article de la loi de 1978, d'ailleurs. Bien sûr, il ne s'agit que d'amendes. Ce n'est pas un robot qui envoie les gens en prison. Mais une telle innovation remet en cause, comme un jeu de dominos, nombre d'éléments de notre système pénal.

Ce genre de questions est posé clairement dans l'ouvrage de Laurence Lessig, professeur à Stanford (Code and other laws of the Cyberspace, Basic books, 1999). Jouant sur la polysémie, il dit "Le code, c'est la loi". Autrement dit, on peut écrire toutes les lois qu'on veut, mais ce qui compte c'est le moment où elles peuvent avoir un effet sur les comportements, et désormais cet effet passe par la manière dont elles sont "codées" dans les systèmes d'information. D'autre part, la loi n'est rien par rapport à la contrainte imposée par l'architecture des réseaux et les nombreux logiciels qui en structurent l'accès et les usages. Autrement dit, la loi (nationale) devient un élément de la régulation des comportements parmi de multiples autres contraintes, techniques et extra-territoriales, particulièrement quand il s'agit de réguler l'univers numérique.

S.H. : Dans ces conditions, que peut faire aujourd'hui le législateur ?

D.B. On a dit qu'Internet a la structure d'un arc en ciel, avec sept couches emboîtées. La plus basse est au coeur du système, quasiment intouchable, et six couches d'intervenants font écran aux interventions des Etats. Ils peuvent s'adapter à cette situation de deux façons :
- agir au niveau des organismes techniques et des instances de normalisation (par exemple l'Icann, mais celle-ci est en fait fortement rattachée au droit des Etats-Unis),
- plus en amont, transposer leurs propres règles sous forme d'outils ou de plates-formes techniques pour agir au niveau des couches profondes de la régulation. Mais là encore se pose la question du contrôle citoyen.  

Jusqu'à présent, les codes que le législateur élabore sont des textes de la "galaxie Gutenberg". Le processus législatif est lié à la technique de l'écrit, du livre. Au Parlement, organe central de toutes les démocraties, on se bat, on s'arrache des amendements... et puis, une fois la loi votée, complétée par un décret d'application, le processus démocratique s'arrête. Nous manquons d'outils, d'institutions, je dirais même d'autorités, pour contrôler la façon dont cette loi est transposée dans les systèmes techniques. Peu de gens en sont conscients. Et ces questions semblent même hors de propos, voire choquantes, à bien des juristes, par exemple les "constitutionnalistes".  Pour les politologues et les spécialistes de l'administration, l'informatique est un périphérique, mettons un traitement de texte, et non un outil qui pourrait aider à la conception même des règles aussi bien qu'à leur application.

Mais déjà, aux Pays-Bas, la plupart des lois comportent un article indiquant de quelle façon le système d'information qui en découle doit être construit.. Et, dans le cadre de forums, on fait intervenir des informaticiens dans le processus d'élaboration de la loi (par exemple récemment, sur un système de bourses pour les étudiants).  Ce sont eux, en effet, qui devront implémenter concrètement le système. En outre, leur participation est utile car leur pratique de la logique conduit à mieux structurer les textes législatifs en eux-mêmes. En France, nous ne partons pas de zéro. Il y a déjà des "études d'impact" qui analysent les effets d'un projet de loi sur l'ensemble du droit et ses conséquences économiques. Mais il s'agit tout de même d'une rupture culturelle.

On ne peut plus tenir un discours simpliste anti-informatique, car notre système judiciaire est face à de lourds problèmes de surcharge, de délais, etc. Le problème est de savoir comment utiliser l'informatique, comment la contrôler. Je crois que l'on peut tout informatiser, à condition que les systèmes soient conçus de manière démocratique et qu'ils restent ouverts à la critique et à l'évolution.

Pour leur conception, il faut comprendre que si "tout le monde" ne coopère pas à la définition des outils et des procédures, leur application sera impossible. Les utilisateurs doivent être au coeur du processus et pouvoir en maîtriser les excès. Dans ce sens, on voit se mettre en place par exemple des "forums pré-législatifs".

Dans leur implémentation, les systèmes techniques ne doivent pas être livrés comme des systèmes finis et fermés, mais laisser ouvertes des possibilités d'adaptation et d'évolution, ne serait-ce que pour prendre en compte les critiques légitimes (soft law). A la relative rigidité imposée par le système technique doit répondre son adaptabilité et son ouverture.

Dans ces conditions, les systèmes techniques favorisent un retour à la démocratie participative, alors que l'écrit traditionnel avait poussé à une démocratie presque exclusivement représentative, où le citoyen n'était plus qu'un pur électeur.  Les mots de forum ou d'agora ne sont pas seulement des métaphores. Il y a effectivement un raccourcissement de la communication, dans l'espace et le temps comme en nombre de noeuds intermédiaires entre le citoyen et le pouvoir. Parallèlement, dans l'administration, on va vers un aplatissement du modèle hiérarchique traditionnel.

S.H. : La recherche a-t-elle son mot à dire dans ce nouveau contexte ?

D.B. La question intéressante n'est plus d'appliquer le droit ancien à des situations nouvelles, mais de redéfinir le rôle du droit et de ses acteurs dans une société fondée sur l'information. Cette question, ce n'est pas aux avocats de la poser, ni aux acteurs de la chaîne législative et judiciaire.  C'est au politiques de dire comment il faut repenser les règles de droit pour éviter l'insécurité secrétée par la complexité et l'inintelligibilité du droit. Et c'est à nous, scientifiques, d'élaborer des solutions et de formuler des scénarios. Je pense à deux exemples :

- la propriété intellectuelle, qui ne peut être efficacement protégée par la menace de sanctions tellement sévères qu'elles ne peuvent être vraiment appliquées, mais plutôt par des solutions novatrices comme, en son temps, la taxe sur les cassettes de magnétoscope ou, aujourd'hui, le système des " creative commons", qui offre un générateur d'outils légaux sur le droit d'auteur;

- le "traçage" des individus, techniquement de plus en plus facile et politiquement imposé pour des raison de sécurité, mais qui doit permettre aussi au citoyen de s'en servir en sa faveur, pour le meilleur et pas seulement pour le pire.

Personne ne sait abstraitement ce qu'est la société de l'information ou de la connaissance. L'essentiel n'est pas d'en parler, mais de travailler ensemble, politiques et scientifiques (et même ingénieurs) pour réfléchir à nouveaux modes de comportement et de régulation. La problématique est immense, mais les  compétences sont absorbées par le court terme et les réflexions parcellaires.

Heureusement, le Réseau thématique pluridisciplinaire Droit et système d'information mis en place par le  CNRS au Cersa continue de fonctionner, de disposer d'un budget et de faire coopérer une centaine de spécialistes sur les grands thèmes du domaine : accès à l'information juridique, élaboration assistée de textes juridiques, rapport entre régulation technique et régulation juridique, intelligence artificielle et décision automatique, Internet et droit, notamment droit d'auteur et droit d'accès du public.

Propos recueillis par Pierre Berger


Actualité de l'été

Un record mondial de calcul battu à l’Inria Sophia Antipolis

Des chercheurs à l’Inria Sophia Antipolis sont les premiers au monde à avoir calculé le nombre de façons de déposer 25 reines sur un échiquier de taille 25 x 25 de sorte que les reines ne puissent être en prise. Ce nombre est égal à 2 207 893 435 808 352. Le précédent record, c’est-à-dire la connaissance du nombre de solutions possibles pour 24 reines sur un échiquier de taille 24 x 24, était détenu par un japonais. Le calcul s’est exécuté sur une grille de PC de bureau.

Si ce résultat n’a pas d’application directe, il sert à prouver concrètement la capacité des grilles informatiques à résoudre des solutions nécessitant de gros moyens de calcul. En réalisant le calcul en 6 mois (4444h 54m 52s 854), la grille informatique, composée uniquement de 260 PC de bureau lorsqu’ils ne sont pas ou très peu utilisés, permet aux scientifiques de s’affranchir d’un calcul d’une durée de plus de 50 ans (53 ans 2 jours 16 heures 27 minutes 1 seconde 117 ms). Le calcul se mettant en sommeil automatiquement durant les périodes de forte utilisation des PC par leurs propriétaires, sa résolution aurait pris encore moins de temps si les machines avaient été dédiées à cette opération.

Ce record a été rendu possible grâce à l’utilisation de ProActive, un logiciel développé par l’équipe Oasis. Ce logiciel libre a pour principale ambition de rendre facile la programmation des grilles informatiques. De plus, il pallie l’absence actuelle de standard technologique dans le domaine en faisant en sorte que les différentes applications, les différents logiciels reliés au sein d’une grille puissent communiquer et travailler ensemble.

Observatoire des usages numériques culturels

Frédéric Couchet nous fait part du commentaire qu'il a mis en ligne sur son blog.

L'AFP nous informe que lundi 18 juillet le ministère de la Culture a installé un "Observatoire des usages numériques culturels", qui a pour mission de « de mieux cerner l'influence des nouvelles technologies, à commencer par l'internet, sur les pratiques culturelles des Français ». Le communiqué de presse du ministère indique que « Cet observatoire réunit l'ensemble des professionnels de la musique, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'édition, avec les professionnels de l'internet, de la télévision, de la radio, les fabricants de matériels et les associations de consommateurs. » Le Ministère avait annoncé il y a quelques moins la création future d'un Observatoire de la contrefaçon numérique.

On peut se réjouir que l'observatoire soit devenu celui des usages numériques culturels, ce qui démontrer à priori une toute autre ambition. D'ailleurs Renaud Donnedieu de Vabre, ministre de la Culture, indique dans son discours que les nouveaux territoires numériques « constituent en effet une nouvelle priorité que j'ai assignée à mon ministère. Ils sont à la fois un levier de création d'emplois culturels nouveaux et diversifiés, mais aussi un levier pour développer « l'accès du plus grand nombre aux oeuvres de l'esprit », mission fondatrice de ce ministère, qu'il nous faut accomplir dans le souci de garantir les conditions de la création, de la diversité et du pluralisme. » Le Ministre mise sur un travail de rencontres, d'analyses et de discussions entre les industries culturelles, les industries techniques et les utilisateurs.

Jetons donc un coup d'oeil sur la liste des membres de l'observatoire. Les membres de l'observatoire, censés représenter l'ensemble de ces acteurs, sont « auteurs (SACEM, SACD, SCAM, SGDL, ADAGP, SNAC, UNAC, SNJ, ARP), interprètes (SFA, SNAM, ADAMI, SPEDIDAM), de la musique (SNEP, UPFI, SCPP, SPPF), du cinéma et de l'audiovisuel (BLIC, BLOC, PROCIREP, USPA, ALPA), de l'édition (SNE, FNPF, GESTE, CSDEM, SEV, SELL, BSA, APP), mais également des diffuseurs (SRN, SIRTI, Canal+, TPS), des fournisseurs d'accès à internet (AFA, France Telecom, Neuf Telecom, Free), des opérateurs de services en ligne (Apple, FNAC, Virgin, Yahoo!), des industries technologiques (SIMAVELEC, Alliance Tics, Thomson, Microsoft) et des consommateurs (UFC Que Choisir, UNAF). »

On notera la présence d'un éditeur américain de logiciels propriétaires condamné pour abus de position dominante par la Commission européenne, et l'absence de tout représentant des auteurs de logiciels libres (dont le travail a été reconnu comme trésor du monde par l'Unesco). Ainsi donc, tout comme au Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique, que seuls les auteurs et éditeurs de logiciels propriétaires sont représentés dans cet observatoire. L'exercice du droit d'auteur à des fins de partage prôné par le mouvement logiciel libre procède pourtant d'une logique et d'une réflexion qui sont à l'antithèse des principes d'interdiction et d'appropriation défendus par les représentants du logiciel propriétaire. Quel meilleur levier pourtant pour « l'accès du plus grand nombre aux oeuvres de l'esprit » que le logiciel libre ? Allez, encore un petit effort monsieur le ministre, au nom du droit d'auteur, de la liberté de création et du pluralisme.

Le communiqué du ministère Le discours Le blog

Théories et concepts

Informatique et libertés

L'interview de Danièle Bourcier (voir ci-dessus) paraît à un moment où ces questions continuent de faire débat. Signalons par exemple deux parutions de l'été :
- (à l'intention des informaticiens d'entreprise) Les paradoxes de la loi "Informatique et libertés", mythe ou réalités, par Gilles Trouessin, dans la Lettre Adeli numéro 60.
- (à l'intention des juristes spécialisés) "La liberté menacée par l'évolution technologie de la communication", premier dossier d'une série dans Expertises d'août-septembre.

Analyse de données

La revue Modulad ("Le monde des utilisateurs de l'analyse de données"), consacrée à la fouille de données (data mining) est désormais accessible en ligne.

Emergence

Sciences et avenir publie un numéro hors-série intitulé "L'énigme de l'émergence" : Comment comprendre l'apparition spontanée de formes naturelles sans invoquer un ordre caché ou une force occulte ? Avec notamment une interview "Ni vitalisme, ni réductionnisme" d'Elliott Sober.


Enseignement

E-learning à Clermont-Ferrand

L’Académie de Clermont-Ferrand forme ses enseignants avec le cours e-learning de Thomson NETg et le fournisseur en présente un premier bilan. Il s'agissait de développer les compétences des enseignants en matière de NTIC, et pour qu’ils puissent eux-mêmes préparer leurs élèves au B2I (Brevet informatique et Internet).Quelque 800 personnes ont été formées en 2003-2004, 900 en 2004-2005 et le rythme va s’accélérer à la rentrée prochaine.

"Dans notre Académie, cela représentait pas moins de 18 000 enseignants à former », commente Jean-Marc Bonicel, chargé de la formation ouverte et à distance. « De plus, un programme destiné aux 4 200  personnels Atoss (Administratifs, techniques, ouvriers de service et de santé) existait déjà. Nous avons décidé de réunir les deux formations. Soit, au total, plus de 22 000 personnes à former ». Sachant que l’Académie s’étend sur 300 km, que la région est montagneuse et dotée d’une météo difficile en hiver, la solution du e-Learning s’est imposée. « Il s’agissait de garantir un accès homogène de tous les personnels de  l’Académie aux  formations TIC, sans discrimination à l’égard des personnels éloignés ».

Cette opération s’est avérée simple et rapide. Elle a été menée durant l’été 2003 par trois personnes, à temps partiel . En septembre 2003, la formation était en ligne, accessible par Internet depuis les établissements ou le domicile des enseignants.

Ingénierie de formation

Se former à l'ingénierie de formation. Par Gaston Pineau, Jacques Morin, Loïc Brémaud et Patrice Leguy. L'Harmattan, 304 pages, 25,50 euros.

Se former à l'ingénierie de formation ? Oui, mais comment ? La première partie de l'ouvrage répond à cette double question de contenu et de méthode, à partir de quinze ans d'expérience du DESS Stratégie et ingénierie en formation d'adultes (Sifa). La seconde partie explore avec des spécialistes les perspectives d'avenir des grands déterminants de la formation et de l'ingénierie pour tenter d'anticiper stratégiquement les oeuvres pertinentes.

Ressources pour l'enseignement supérieur

Parmi les organismes utiles dans l'enseignement supérieur, il faut citer le SFRS (Service du film de recherche scientifique) et le Cerimes ( Centre de ressources et d'information sur les multimédias pour l'enseignement supérieur. On trouvera la liste des ressources audiovisuelles, multimédia et internet dont la plupart sont téléchargeables gratuitement sur le site Université en ligne du Cerimes.

Par ailleurs, le portail Esup offre Un environnement numérique de travail (ENT) permettant l'accès à différents services, sources d'informations et ressources numériques. Cet environnement doit être accessible à tous les acteurs universitaires, étudiants, enseignants-chercheurs et personnels administratifs et techniques, ceci quel que soit leur emplacement géographique et le matériel mis à leur disposition. Plus de 50 établissements d'enseignement supérieur seraient déjà intéressés par cet ENT développé par plusieurs universités et grandes écoles. Le site.

Solutions TIC pour la série sciences et technologies de la gestion.

On trouve sur Educnet le nouveau référentiel (51 pages à télécharger au format PDF) de la filière des Sciences et technologies de la gestion (STG). Ce référentiel propose notamment un rappel des orientations générales des Tice dans la filière et des situations réelles dans lesquelles les TIC peuvent être utilisées. Le document.

Les TIC à l'école et au-delà des murs de l'école

Lu dans la "Vie pédagogique" n° 132 (septembre-octobre 2004, Québec) " Les technologies de l'information et des communications font partie maintenant de notre réalité, autant dans les sphères privées que dans les domaines d'activités publiques de notre quotidien. À ce titre, l'école doit en tenir compte, et leur place dans le Programme de formation de l'école québécoise est un sujet de débat. Objet ou outil d'apprentissage, telle pourrait être la question." Le dossier.

Se simplifier les Tice avec des logiciels libres

Alain Prevot (Adapt) écrit : " Chez soi comme dans l'établissement, des considérations éthiques ou économiques peuvent conduire à préférer les logiciels libres. Les aspects pratiques aussi. A force de chercher le CD d'installation, la licence, le numéro pour les MAJ, du secours lors d'un problème ... on se met à rêver de logiciels copiables, facile à trouver et à renouveler, avec des utilisateurs prêts à l'entraide. Or, on peut trouver facilement des outils libres performants et d'utilisation intuitive pour tous les usages classiques, que l'on utilise un PC sous Windows, un PC sous Linux ou un Mac ".
- Une description de logiciels libres pour l'enseignement et la formation.
- Voir aussi: Académie de Versailles, L'EPI.

Se documenter efficacement

Le Grid Infodoc (Groupe de réflexion informatique et documentation) de l' académie de Créteil réalise le logiciel Pardi (Pour un apprentissage de la recherche documentaire interactif) destiné à aider les élèves à acquérir des méthodes efficaces dans leurs démarches de recherche documentaire. Ce logiciel peut être utilisé par les élèves en autonomie ou faire l'objet de travaux dirigés organisés par l'enseignant(e) documentaliste (vidéo projection prévue). Il est composé de plusieurs modules qui seront développés progressivement. Le site. Le premier module est téléchargeable gratuitement.

La photothèque du CNRS

Elle permet dans sa rubrique « La physique au lycée » une approche par l' image des programmes de physique du secondaire. Plus généralement, elle a pour mission de conserver le patrimoine photographique du CNRS, de collecter, de gérer et de diffuser les images scientifiques issues des laboratoires de recherche du CNRS dans des disciplines très diverses : physique, chimie, mathématiques, sciences de l'Univers, sciences de la vie, sciences pour l'ingénieur, sciences de l'information et de la communication, sciences de l'Homme et de la société. Le fonds comprend environ 23 000 images (expériences, manipulations, appareillages et équipements, chercheurs in situ, résultats de recherche...). La Banque d'images, en accès libre, permet d'effectuer des recherches par mots-clés. Le site.

Rubrique réalisée avec la collaboration de Jacques Baudé

La recherche en pratique

Construire sa problématique de recherche

L'élaboration d'une problématique de recherche. Sources, outils et méthodes. par Julie Ferron, Guy Bédard et Lawrence Oliver. L'Harmattan, 100 pages, 11 euros.

L'élaboration de la problématique de recherche et de la revue littéraire est une étape essentielle, pour ne pas dire la plus importante, aux yeux des auteurs de cet ouvrage, du processus d'enquête scientifique. Quels sont les différents stades menant à la formation d'une hypothèse de recherche? Comment construire une problématique et une revue de la littérature pertinente et exhaustive ? Quels sont les outils mis à la disposition du chercheur pour ce faire? Autant de questions auxquelles cet ouvrage méthodologique tente de répondre.

Brevetabilité des logiciels

La commission des Affaires juridiques a adopté, le 20 juin dernier, son rapport en deuxième lecture sur la très controversée directive sur la brevetabilité des inventions par ordinateur. Pour les députés, le logiciel de base doit être protégé lorsqu'un brevet est accordé à une invention par ordinateur. Ce rapport a été adopté par 16 voix pour, 10 voix contre et aucune abstention.

Par ce vote, la commission ne modifie pas, pour l'essentiel, le texte proposé par le Conseil, puisqu'elle a rejeté la plupart des amendements visant à restreindre la possibilité de breveter des inventions par ordinateur. Les députés ont donc considéré que les inventions par ordinateur applicables, par exemple, aux machines à laver, aux téléphones portables ou aux systèmes de freinage ABS doivent être protégées par le droit relatif aux brevets. De plus, cette protection devrait, de manière générale, être étendue au logiciel concerné - comme le préconisent les grandes firmes informatiques - mais uniquement si ce dernier est nécessaire au fonctionnement de l'invention.

Le débat en commission parlementaire, avant le vote, a reflété les divergences de vues apparues dans ce secteur de l'économie. Les tenants des logiciels "open source", parmi lesquels les petites entreprises, souhaitent que les brevets soient limités aux inventions elles-mêmes, laissant le logiciel de base sans protection et donc disponible pour les autres utilisateurs. Par ailleurs, ces firmes soutiennent que le copyright protège déjà leurs inventions et elles redoutent que le brevet n'entraîne une augmentation des coûts juridiques.

A l'inverse, les géants des technologies de l'information plaident pour un système de brevets qui protègerait non seulement l'invention utilisant des programmes informatiques, mais également ces programmes en tant que tels. Ils font valoir que les brevets favoriseraient l'investissement dans la recherche et mettraient les inventions européennes à l'abri de la concurrence américaine. Globalement, les géants de l'informatique seraient satisfaits si la plénière confirmait en juillet le vote en commission. (Communiqué par Jean Grisel, Diffusion Paris 7 )


Dans les entreprises

Un plan TIC-PME 2010

La compétitivité numérique va revenir sous les feux des projecteurs dès la rentrée. A l'occasion d'une conférence de presse destinée à présenter les principales nouvelles mesures économiques, Thierry Breton, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, a annoncé la mise en place d'un plan d'action TIC-PME 2010. L'objectif de ce programme, qui devrait être présenté en septembre, est de "renforcer la compétitivité des PME par un meilleur usage des technologies de l'information et de la communication". (Signalé par Philippe Guerrier, VNU.net).

TIC et travail

Le travail avec les technologies de l'information. Sous la direction d'Emmanuel Kessous et Jean-Luc Metzger. Hermès-Lavoisier, 320 pages, 65 euros.

Comprendre les usages des technologies de l'information devient un enjeu important pour repenser les questions centrales du travail, qu'elles portent sur les compétences, les qualifications, la formation, les rapports hiérarchiques, les pratiques syndicales et l'organisation ou la coordination des activités. Cet ouvrage collectif décrit et analyse, d'un point de vue sociologique, l'ensemble de ces dimensions. Plus précisément, à partir d'études de terrain, quinze chercheurs, issus de disciplines voisines, livrent des analyses concernant aussi bien les transformations de l'organisation du travail dans de grandes entreprises de service que les modifications des pratiques professionnelles de travailleurs indépendants.


Manifestations

Consultez le site des associations membres de l'Asti, où vous trouverez les manifestations qu'elles organisent.

Pour les manifestations TIC en rapport avec l'enseignement et la formation, consulter le site Educnet.

Patrimoine culturel et numérique

La prochaine réunion Ichim aura lieu sur le thème "Digital culture and heritage" à la  Bibliothèque nationale de France, Cité internationale universitaire de Paris, du 2 au 23 septembre. Le site.

Acteurs des grilles informatiques : rendez-vous à Sophia-Antipolis

Du 10 au 14 octobre 2005, la communauté des chercheurs dans le domaine des grilles informatiques ainsi que leurs utilisateurs présents et potentiels vont se réunir à Sophia Antipolis. Au vu de leur potentiel de calcul et de stockage, de leur approche rationalisée de l’utilisation des ressources informatiques, les grilles représentent l’avenir de l’informatique. Chercheurs et utilisateurs vont ainsi échanger pendant 5 jours sur leurs expériences, les améliorations à apporter, les solutions à trouver pour faire en sorte que l’utilisation de grilles informatiques se généralise et réponde aux multiples besoins de l’industrie et de la recherche. Renseignements.


Bibliographie

Ingénierie des connaissances. Coordonné par R. Teulier, J. Charlet et P. Tchounikine. L'Harmattan. 504 pages + CDRom. 41 euros.

Cet ouvrage propose un état représentatif des travaux de l'ingénierie des connaissances, discipline scientifique jeune à la recherche de ses propres fondements théoriques. Parler d'une ingénierie de la connaissance est une définition forte, c'est-à-dire que la connaissance peut s'appréhender et se travailler comme un produit, qu'elle est non seulement modélisable mais aussi que des dispositifs professionnels permettent de garantir des procédés, des résultats, des évaluations des réalisations.

L'automate et le cinéma dans La règle du jeu de J. Renoir, Le limier de J.L. Mankiewicz, Pickpocket de R. Bresson. par Rose-Marie Godier. L'Harmattan. 262 pages, 22 euros.

Cette étude s'inscrit dans le champ de recherche ouvert par Gilles Deleuze, qui envisage la nécessaire confrontation de l'automate et du cinéma. Pour ce philosophe, en effet, l'essence du cinéma a pour objectif le plus élevé la pensée, rien d'autre que la pensée et son fonctionnement : autour de la notion d'automate spirituel les significations s'agglutinent et prolifèrent. Comment le cinéma représente-t-il l'automate et comment, inversement, l'automate peut-il représenter le cinéma? Les trois films envisagés constituent autant de discours sur l'automate.

Penser la connaissance et la technique après Simondon. par Jean-Hugues Barthelemy. L'Harmattan, 314 pages, 26 euros.

Second volet de Penser l'individuation, cet ouvrage poursuit et achève l'exégèse de l'ensemble de l'oeuvre de Simondon, mais en donnant à cette exégèse un tour plus polémique. Aujourd'hui découverte ou redécouverte par un nombre croissant de philosophes et de scientifiques, la pensée de Simondon ne s'est pas contentée de réhabiliter la philosophie de la nature sous la forme d'une ontologie génétique non-objectivante. Elle a aussi voulu réhabiliter d'une part l'analogie, d'autre part la technique.

La quantification dans la logique moderne. Sous la direction de Pierre Joray. L'Harmattan, 376 pages, 30 euros.

Dégager les processus exacts qui sont à l'oeuvre derrière l'acte apparemment simple de quantifier, tel fut et demeure aujourd'hui un des défis majeurs de la logique moderne et de la philosophie du langage. Trop souvent considérée comme achevée dès la Bregriffschrift de G. Frege, la théorie de la quantification est, de fait, le fruit d'une maturation progressive et multiple dans laquelle s'inscrivent des auteurs tels que C.S. Pierce, E. Schröder, B. Russell, T. Skolem, D. Hilbert ou encore S. Lesniewski et A. Tarski.

Les innovations dans les télécoms mobiles. par Esther Samuelides-Milesi. Hermès-Lavoisier. 264 pages, 60 euros.

Cet ouvrage présente une analyse de la diffusion des innovations et particulièrement de l'attitude des producteurs et des consommateurs face à l'introduction de nouvelles technologies. L'auteur analyse également les stratégies des opérateurs confrontés à de nouveaux entrants et à des opportunités de diffusion d'innovations, ainsi que les impacts de la norme UMTS sur le jeu concurrentiel.

Les sites web. Conception, description et évaluation. par Peter Stockinger. Hermès-Lavoisier, 272 pages, 50 euros.

Ce livre présente un cadre de description systématique et comparative des sites web. Il comprend quatre parties principales :
- l'objet site web dans une perspective sémiotique et les critères de description du site,
- les principes de l'analyse du contenu des prestations web mises à la disposition des visiteurs d'un site,
- l'appropriation d'une prestation par les visiteurs ou les utilisateurs d'un site,
- plus spécifiquement, la question de l'organisation logique, de l'expression et de la mise en scène multimodales d'une prestation web sous forme d'une interface de communication et d'interaction entre le site et ses visiteurs.

De nombreux exemples concrets de sites de musées, de communes ou encore de la presse écrite illustrent la description.


Détente

Réponse au phishing

EDF aurait trouvé la solution miracle et définitive au phishing (usurpation d'identité), selon le blog des cybriens.


L'équipe de Stic-Hebdo : Directeur de la publication : Jean-Paul Haton. Rédacteur en chef : Pierre Berger. Secrétaire général de la rédaction : François Louis Nicolet, Collaborateurs : Mireille Boris, Claire Rémy et Armand Berger. Stic-Hebdo est hébergé par le LRI et diffusé par l'Inist.