@INTER:GESTION DES RESEAUX

@INTER:L'Intranet, panacée de la communication?

@CHAPO:Les outils et les méthodes d'Internet peuvent s'appliquer en interne aux applications les plus diverses: messagerie, groupware, GED. Simple et peu cher. Mais sûr?

@TEXTE:Non content de déferler sur les relations privées aussi bien que professionnelles, Internet commence a pénétrer les réseaux internes des entreprises. Et menace de balayer les architectures et les progiciels patiemment élaborées au cours des ans. Les DSI verront-ils d'un bon oeil cette évolution vers l'"intranet"? Il se recommande par sa simplicité (au moins a priori), le caractère bon marché sinon "freeware" de ses produits et le support appporté par un nombre croissant d'industriels sans parler des environnements universitaire. Il a de quoi les inquiéter aussi. D'une part en introduisant dans l'entreprise les émanations sulfureuses d'un monde incontrôlé et soupçonné des pires méfaits. D'autre part en remettant en cause les efforts d'intégration engagés depuis plusieurs années pour mettre au pas l'informatique "sauvage" des ordinateurs personnels.

@INTER:Des couches basses vers les applications en tous genres

@TEXTE:Le mouvement a commencé à relativement bas niveau, avec le succès deTCP/IP (Transmission control protocol/Internet protocol), qui a fortement contribué au déclin du modèle OSI. Et qui sert aussi de base au modèle Corba (Common object request broker architecture), un des pôles de développement des technologies objet.

On remonte maintenant vers les applications. La messagerie, bien sûr, vocation d'origine d'Internet. Or cette messagerie peut de plus en plus servir un peu à tout, grâce aux "pièces jointes". Autrement dit, elle menace les outils même de la GED (Gestion électronique de documents). L'utilisation d'Internet en mode Web met déjà à la disposition du grand public une intégration multimédia rarement atteinte sur les applications professionnelles classiques.

Allant plus loin, le mode message inspire les outils d'asynchronisme qui pénètrent aujourd'hui le mode transactionnel (MQ Series d'IBM, intégré à Som-DSom). Pourquoi, dès lors, ne pas utiliser les fonctionnalités Internet pour les applications transactionnelles les plus classiques. A la limite, Internet sait aujourd'hui travailler en temps réel. On peut en effet l'utiliser pour une application simple mais très exigeante en la matière, la téléphonie.

Les outils nécessaires commencent à fleurir sur le marché. Parmi les derniers annoncés, citons la gamme Chameleon Enterprise (NetManage), avec ses modules clients et serveurs, et même son outil de migration à partir de SNA.

@INTER:Nombre d'entreprises ont sauté le pas

@TEXTE:En France comme aux Etats-Unis, quelques entreprises ou d'organismes publics ont déjà fait le saut. Citons dans l'hexagone le CNFPT (Centre national de formation des personnels territoriaux) ou le Cena (Centre d'études de la navigation aérienne). Aux Etats-Unis, on compte parmi les utilisateurs d'Intranet des firmes diverses et connues comme Levi Strauss, General Motors, Merril Lynch ou l'université de Californie, sans compter AT&T soi-même. Cela ne fait pas l'affaire, note le Wall Street Journal (du 7 novembre dernier)... d'IBM qui vient d'acquérir le standard du marché en matière de groupware, Notes.

Notre confrère CIO du 1er novembre analyse le cas de Sterling Software, utilisateur enthousiaste.

Les jeux ne sont pas faits, et Notes peut contre-attaquer, ou s'appuyer sur les outils de type Internet pour jouer la complémentarité. La firme fut conduite dans cette voie du fait même de ses relations d'affaires avec le ministère de la Défense (DOD), promoteur initial d'Internet. L'imprégnation s'est faite peu à peu. Puis la firme a réuni une équipe d'intégrateurs, identifié les besoins en matériels et logiciels, puis lancé le déploiement à partir d'un premier site. Sterling estime devoir à son Intranet un gain substantiel de productivité, et chiffre ses économies à 40 millions de F par an. Et considère son réseau comme très fiable. Grâce à des coupe-feux (firewalls) soignés mais aussi à une discipline rigoureuse, peut-être plus facile à mettre en oeuvre aux Etats-Unis qu'en France, d'ailleurs.

Les jeux sont-ils faits? Au delà des arguments économiques et techniques, le succès des Intranets dépendra de facteurs culturels. Depuis quelques décennies, les solutions qui paraissent peu sérieuses aux informaticiens professionnels réussissent en général à s'imposer. La vague Internet, relayée par l'Intranet, balayera-t-elle, pour le meilleur et pour le pire, les architectures et les schémas directeurs qui ne sauront pas la canaliser? Il ne faudra sans doute que quelques mois pour le savoir.@SIGNATURE:PIERRE BERGER

@LEGENDE PHOTO:Mis à toutes les sauces (ici au Crédit mutuel de Bretagne pour les services en ligne), Internet pénètre désormais l'intérieur même des entreprises.