@TITRE:Approche coopérative à Elf Aquitaine Production

@CHAPO:De Pau à Pointe-Noire, Elf Aquitaine crée des liens entre des professions diverses. Outre la qualité technique, le succès dépend de la motivation des équipes.

@TEXTE:Elf Aquitaine fait coopérer des professions diverses et réparties partout où la prospection pétrolière l'exige. Lancé en 1993 par la branche exploration-production d'Elf-Aquitaine, le projet Sarde (Services associés aux réseaux à débits élevés) s'inscrivait dans la cadre d'une étude des possibilités d'innovation. Principale application: la consultation à distance d'un expert. Plutôt que la visioconférence (son + image), la solution se sert d'une ligne téléphonique pour le son, et y ajoute une liaison rapide entre deux stations de travail. Les deux interlocuteurs agissent su le même applicatif. L'affichage fourni à une des stations est recopié sur l'autre.

La solution s'appuie sur le protocole ShareX (prononcer charedixe), de Hewlett-Packard. Intervenant au niveau des couches bases graphiques X-Window, le protocole rassemble un paquet de commandes à faire exécuter "de l'autre côté". Cela consomme moins de temps que d'envoyer la totalité de l'image mise à jour après exécution d'une commande.

@INTER:Les difficultés d'une première liaison

@TEXTE:Une première installation a été faite à Pointe-Noire (Congo Brazzaville). Elle permettait d'établir des communications rapides avec Pau, alors qu'il fallait jusque là fréquemment 15 jours pour faire parvenir un document. La station pouvait jouer le rôle d'un courrier électronique, capable d'assurer une coopération en temps réel mais aussi de véhiculer des fichiers classiques, des messages d'accompagnement et des documents de travail en tous genres.

Au bout de trois mois, hormis les sessions de curiosité, le résultat n'a guère encouragé à poursuivre. Pour des raisons techniques mais aussi humaines. Le débit satellite à 64 kilobits/seconde ne semble pas suffire à des applications consommatrices de gros fichiers comme la prospection pétrolière sismique. Et le mode coopératif n'a pas été bien accepté par les utilisateurs. Peu préparés à ce type de travail, les hommes du pétrole sont plutôt formés à se débrouiller seuls dans des conditions difficiles.

Dans une deuxième phase, les applications ont été revues pour ne plus poser de problèmes de compatibilité avec le protocole. La liaison satellite a été améliorée en qualité (numérisation) tout en restant de même débit. Et de nouvelles populations d'utilisateurs se sont impliqués dans le projet. Ils apportent un service d'assistance logicielle tant pour le fonctionnement des applications que pour leur contenu.

@INTER:Une entreprise convaincue

@TEXTE:Convaincue de l'intérêt stratégique et technique de ce type de solution, Elf a proposé à la Communauté européenne d'élaborer un projet sur cette base. Elle permettrait à d'autres industriels, contractants, partenaires et fournisseurs, de coopérer à distance. Les espoirs soulevés comme les difficultés rencontrées par ce type de projet montrent que le succès du groupware dépend de conditions à la fois techniques et humaines. Comme nous le disait récemment Daniel Bretones, qui connaît bien le groupe Elf (LMI du 10/11/95), "L'informatique appliquée au groupware n'a pas de droit à l'erreur. Si l'utilisateur bute trop souvent sur des problèmes de connectique, il se décourage". Mais la culture de l'entreprise compte plus encore. Il faut commencer par voir comment fonctionne un groupe et son environnement humain. Le groupware suppose une culture "qui donne aux équipes le pouvoir et le moyen de s'exprimer et de faire des choix, et ensuite les moyens et les délégations d'autorité nécessaires". @SIGNATURE:???????????????????

@LEGENDE PHOTO:Coopérer avec l'expert malgré les distances