@SURTITRE:ARCHITECTURE DECENTRALISEE

@TITRE:L'image tranquille

des Allocations familiales

@CHAPO:

@TEXTE:Peu d'utilisateurs se lancent, comme les Allocations

familiales au d‚but de ce mois, dans l'organisation d'un

v‚ritable salon-congrŠs informatique destin‚ … leurs ‚quipes

dirigeantes. Cette op‚ration … grand spectacle (deux jours dans

le cadre exotique de la Cit‚ des sciences et de l'industrie … La

Villette) visait … redorer l'image de l'institution, et notamment

… faire oublier les fƒcheux effets du rapport de la Cour des

comptes de 1990, qui mettait en cause la bonne gestion de la

caisse de Paris.

Il s'agissait aussi de convaincre l'ensemble des 125 caisses

d'adh‚rer au nouveau projet national "Cristal" et …

l'architecture associ‚e. Avec 1300 participants, la manifestation

a d'ailleurs d‚pass‚ les esp‚rances des organisateurs, notamment

Alain Folliet, directeur organisation et informatique de la

Caisse nationale, qui ne cachait pas sa satisfaction au cours du

"point presse" pr‚vu pour m‚diatiser l'‚v‚nement.

@INTER:En souplesse vers le mode client/serveur

@TEXTE:Ces orientations donnent l'impression d'une ‚volution

particuliŠrement souple, partant des systŠmes classiques en

‚toile (systŠmes centraux et terminaux) vers un mode

client-serveur g‚n‚ralis‚. Les 550 Mips centraux vont se voir

progressivement encapsul‚s pour se pr‚senter comme des serveurs,

mis sur le mˆme plan que les systŠmes interm‚diaires Unix, plus

porteurs d'avenir.

On ne saurait ˆtre plus serein: "Il convient de distinguer tout

d'abord les serveurs de type mainframe (machine r‚gionale et

ex-d‚partementale) qui relŠvent de la technologie propri‚taire de

chaque constructeur et ne seront pas remis en cause. Pour les

autres serveurs locux, la technologie qui s'impose aujourd'hui

porte le nom de Risc".

Les 15 000 terminaux passifs vont laisser place aux PC. Pas de

crispation sur l'environnement … ce niveau, bien que Windows NT

"semble constituer la cible … terme pour les deux filiŠres",

indique Alain Folliet.

La GED (Gestion ‚lectronique de documents) ne viendra pas de

sit“t. Non que les Allocations familiales les ignorent: elles

mŠnent plusieurs exp‚riences depuis des ann‚es. Elles semblaient

mˆme hier convaincantes. En 1986, la Caisse du Havre, par

exemple, y voyait "la solution" (fiabilit‚, rapidit‚ d'accŠs,

r‚duction des co-ts).

Ces ‚tudes se poursuivent aujourd'hui, tant avec Image Plus d'IBM

qu'avec Digidoc, en ‚volution vers Image Workds de Bull. Mais,

conclut Alain Follier, ces systŠmes "ne sont pas valid‚s pour

nous aujourd'hui. Nous verrons en fonction de la stabilit‚ de

l'offre. Pas question de nous engager avant de nombreux mois...

nous sommes d'autant moins press‚s que l'‚volution du co-t des

stations de travail ‚volue". La doctrine mˆme pose question: "Il

n'est pas forc‚ment n‚cessaire d'acc‚der …l'iamage d'un document,

si l'on peut se contenter de l'information qu'il porte", voire de

sa trace. Dans certains cas, … la limite, le seul fait de savoir

qu'une fiche d'‚tat civil a ‚t‚ produite suffit … r‚soudre un

problme de droits, sans mˆme avoir besoin de savoir ce que disait

la fiche.

@INTER:La vari‚t‚ encourag‚e autour d'un modŠle national

@TEXTE:Les Allocations familiales ont toujours maintenu un

‚quilibre entre les instances nationales, r‚gionales et locales.

Les ann‚es 70 avaient laiss‚ gagner l'h‚t‚rog‚n‚it‚: 22

groupements informatiques r‚gionaux assuraient l'exploitation de

17 applicatifs diff‚rents de gestion des prestations. Depuis

1984, un effort d'homog‚n‚tit‚ a ramen‚ ces chiffres … 8 cenres

r‚gionaux et quatre applicatifs. A partir de 1993, Cristal les

remplacera tous.

Cet outil fonctionnera d'abord sur les systŠmes actuels …

terminaux. Dans une deuxiŠme phase, il passera sur les postes PC

multi-fonctions. Grƒce … un g‚n‚rateur de langage (M‚tacobol) et

… des normes d'‚criture des programmes, la coexistence de

systŠmes propri‚taires Bull et IBM ne fait pas problŠme. 24

heures suffisent pour assurer le portage d'un million de lignes

de code et plus, assure-t-on.

La main de fer du modŠle national se cache sous un gant de

velours. Chaque caisse construit son "sch‚ma directeur local".

MaŒtresse d'environ un tiers de son budget informatique, elle

peut aller plus ou moins loin dans le rythme des investissements,

et compl‚ter le noyau par des systŠmes sp‚cifiques, par exemple

des bornes interactives.

L'autonomie trouve ses limites dans les comp‚tences techniques.

En principe, les caisses ne disposent pratiquement pas en propre

d'informaticiens de m‚tier, et doivent donc s'adresser aux

‚quipes des centres de production et de d‚veloppement, nationaux

quoique d‚concentr‚s.

Cependant, concŠde Alain Folliet "Il y a encore d'autres

informaticiens cach‚s dans les caisses, mais peu nombreux et sans

statut formel". Les initiatives locales pourront tirer profit de

la nouvelle architecture, au profit principalement des fonctions

de gestion et d'aide … la d‚cision. Le r‚seau local devient "lieu

de r‚sidence" des nouvelles donn‚es, et "Le centre de gravit‚ du

systŠme informatique se d‚place... vers le poste de travail et le

r‚seau local support de sa connectivit‚".

L'architecture vis‚e ne r‚serve pas de place particuliŠre aux

instances nationales de d‚cision. Aux Allocations familiales,

comme dans l'Assurance maladie, le gros de la puissance

informatique s'est toujours trouv‚ r‚parti dans les centres

r‚gionaux. Seule la branche Vieillesse de la S‚curit‚ sociale est

plus centralis‚e, en partie par tradition, en partie par la

n‚cessit‚ de regrouper des donn‚es de toutes origines au moment

du d‚part en retraite.

Finalement, la "coh‚rence institutionnelle" semble aujourd'hui

l'emporter sur l'autonomie locale. Les ‚quipes dirigeantes des

caisses se sont rendues en masse … Paris. Elles n'ont pourtant

pas eu beaucoup la parole

les partenaires

@INTER:Simplifier, mais personnaliser

RMI

@LEGENDE PHOTO

@ENCADRE TITRE:La remont‚e d'IBM

@ENCADRE TEXTE:Pour un volume annuel de prestations de 200

milliards de F, le budget informatique des Allocations familiales

s'‚lŠve … 600 millions de F par an, investissements et co-ts de

fonctionnement inclus.

30 000 agents disposent de 15 000 terminaux, connect‚s … huit

sites r‚gionaux disposant ensemble d'une puissance centrale de

550 Mips.

Les effectifs informatiques s'‚lŠvent … 560 personnes, dont 330

dans les huit centres r‚gionaux de production et 230 dans les

‚quipes de d‚veloppement (systŠmes nationaux, architecture).

Quant … la r‚partition entre constructeurs, les Allocations

familiales disposaient en 1969 de 19 ordinateurs, dont 8 pour

IBM, 6 pour Bull et 5 pour ICL. Le constructeur national avait

par la suite pris une position dominante, avec environ les trois

quarts du parc et un quart pour IBM. Aujourd'hui, les deux

marques font parts ‚gales. Mais IBM se positionne en force pour

l'avenir: alors que les applicatifs centraux sont d‚velopp‚s sur

Bull puis port‚s sur IBM, l'ordre s'inverse sur les systŠmes Risc

interm‚diaires, avec l'emploi de Progress. Microsoft, donn‚

favori avec Windows NT sur les postes de travail, mettra-t-il

aprŠs-demain tout le monde d'accord?