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Jacques Perconte

perconte Jacques Perconte

Jacques Perconte à la Galerie Charlot.

Voici, successivement,
- ma première impression après le vernissage de l'exposition de Jacques Perconte à la galerie Charlot. Elle exprime sans détour à la fois un plaisir, la reconnaissance d'une valeur, et une frustration par rapport à ce que j'attends d'un domaine qui me paraît aussi riche d'avenir que techniquement difficile.
- la réponse de Jacques Perconte.

Dans l'état actuel des réflexions et des pratiques dans ce domaine, une synthèse des deux points de vue me semblent difficilement compatible. Ou plutôt, ils exigeraient un travail de recherche assez lourd, à la limite un colloque réunissant artistes et informaticiens sur ce point précis.

Diccan n'a pas les moyens de l'organiser, mais un certain nombre d'institutions ou associations seraient en mesure de le faire. En attendant, nous serions heureux d'avoir d'autres points de vue.

Ma première impression

Participant à ce vernissage après un exposé de Vincent Boyer au Paris ACM Siggraph sur le rendu expressif et ses difficultés quand on l'applique à la vidéo, notre première impression était le plaisir de voir enfin ces techniques appliquées par des artistes, malgré les problèmes qu'elles posent. En fait, nous a expliqué Jacques Perconte, son approche n'a rien d'algorithmique.. Cet artiste ne se pose pas en informaticien, mais en vidéaste utilisateur des outils habituels de traitement de la vidéo et notamment de ses fonctions de compression/décompression. Ces jeux lui permettent de modifer les images en profondeur, d'en combiner plusieurs ou de combiner leurs parties et d'obtenir des effets parfois très "jolis", avec leur fortes saturations, leurs effet de "touche impressioniste", l'évolution progressive d'images plutôt sages vers le chaos et réciproquement. Quant à la présentation, le recours aux tablettes numériques lui permet en outre de proposer ses oeuvres comme des peintures de petit format, assez minces pour se pendre au mur comme une gravure, tout en conservant leur dynamique. Ce type de matérialisation convient évidemment mieux aux contraites de matérialité qu'impose le marché traditionnel de l'art.

Dans un deuxième temps, ce sont les limites de ce procédé qui interpellent le critique au tempérament algorithmique. Tantôt le traitement reste assez limité, et l'on se dit qu'une simple pixélisation ferait l'affaire, complétée par unrenforcement des saturations. Dans ce cas, les effets de scintillement (flickering), fréquents dns le NPR appliqués à la vidéo apparaissent moins comme un défaut que comme une stylisation des effets temporels, l'apport d'une vibration comparable à celles qu'ont travaillée les impressionistes. Ils évoquent aussi les transformations d'image proposées par Daniel Rozin avec ses "miroirs". Plaisant, donc, mais un peu cout en ambitions.

Symétriqument, dès que les mouvements se font plus complexes, la jubilation des effets graphiques, certes audacieux, est un peu gâchée par des effets de bruit dont l'effet "artistique" ne semble ni certain ni vraiment voulu. En particulier, apparaisssent des zones quasi rectangulaires, parfois assez grandes, qui brisent l'unité et l'harmonie de l'image globale. Ambitieux, certes, mais un peu froissant pour une rétine sensible.

L'algoriste se dit alors qu'il devrait être possible de conserver la puissance expressive de Jacque Perconte mais d'en pallier les défauts et de la prolonger dans des effets plus consciemment voulus, en passant d'une manipulation empirique des compressions/décompressions à un travail explicitemnet algorithmique, pour obtenir méthodiquement des effets encore plus variés, puissants, et moins pollués par ce qu'on pourrait appeler du "bruit de calcul".

Mais une telle analyse est peut-être trop prétentieuse. Et en tous cas, elle ne doit pas gâcher le plaisir devant les oeuvres les plus réussies, par exemple la lente promenade en barque sous les frondaisons de la forêt landaise. Les effets de pixélisation, de scintillement et de jeu sur les contrastes et les saturations se laissent ici pleinement apprécier. De même, on se laisse avec plaisir emporter dans le déconcertant et indéfini voyage sur une voie ferrée qui émerge sans fin, toujours renouvelée, d'un paysage savoureusement chaotique.

La réponse de l'auteur

Je vous les livre brut. J'ai été énervé par votre texte. Cela a piqué mon égo autant que mon honnêteté. Et c'est ce qui me gêne le plus. J'entends votre bienveillance. Mais je préfère partager l'émoi. Après, vous êtes libre de publier ce que vous voulez.

Mon travail est justement de ne pas faire des effets comme vous dites, mais d'exprimer le sujet dans l'image numérique. C'est le fruit d'un travail de recherche d'une quinzaine d'années. Sachez que tout est maîtrisé et choisi, et qu'à aucun moment il y le moindre fragment d'image qui ne vibre d'une manière non voulue. Et c'est pleinement un choix - qui remonte à 2000 ou 2001 - que de ne pas sombrer dans l'écriture algorithmique et mettre en ligne de mire la pleine maîtrise de la transformation. Ce qui me tient à cœur, c'est d'avoir un matériau que je connais par l'expérience. Mais qui reste d'une certaine manière autonome et qui m'offre des pistes parce qu'il ne réagit pas exactement comme je peux le penser. Et je cherche justement à souligner cette pratique aussi imparfaite qu'elle puisse sembler. Parce qui prime pour moi c'est l'expérimentation. Et à mon avis une des attitudes à défendre aujourd'hui plus que jamais c'est celle qui donne à l'outil sa dimension conviviale. Ce qu'il faut entre autre malmener ce sont les usages bien droits qui suivent les guides de la premachee. Les design d'outils çreatifs est le plus grand danger. Donc il ne faut confondre ce que je fais avec ce que d'autres ont et ramener tout sur le même plan. On ne peut pas comparer l'art qui joue de l'écriture algorithmique à mon travail en câblant les mêmes critères d'analyse.

J'imagine ensuite que votre vision au tempérament algorithmique comme vous dites vous force à imaginer que mon procédé à des limites, et qu'il faudrait le libérer. Ces limites n'appartiennent pas à mon champ d'expression. Et je trouve votre critique presque insultante. En tout cas l'application d'un regard d'informaticien à un travail plastique rend violemment une impression de sottise dans les efforts de l'expression artistique. Je vous vos critiques comme celles qui sont tombées sur l'imprécision du geste pictural de Monet. Ne m'enlever pas, je vous prie, la force de mes choix et ne dites pas que j'expose des effets non voulus, vous n'imaginez pas à quel point je suis précis et exigeant.

Après que vous aillez raison ou non, n'est pas la question, vous exposez votre ressenti et vous corrigez mon travail. C'est tant mieux si vous vous permettez de le faire, moi je ne me permettrai pas de la sorte, de surcroît sans avoir été plus loin, ni avoir lu quoi que ce soit pour entendre ce que vous voyez.

Voilà, pour vous dire que vous me faites mauvaise presse, mais ce qui m'ennuie au delà de cela, c'est que vous réduisez mon travail à une vision technologie étrangère à celle qui le guide et que vous écrasiez mon exigence et l'honnêtete qu'elle défend.

 

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approche expérimentale Vs. alborithmique
les algoristes voudraient tout contrôler

Les deux approches peuvent se comparer
Tous deux font de la vidéo NR digitale
Tous deux utilisent des algorithmes
Mais Perconte détourne des algos de leur foncion normale
Les aures fot ddes outils our un effet donné

Perconte, et auters : évidemment, ne va pas aller tout droit. Mais alors on considère que ce sont des effets artistiques. Et on filtre;

Voir aussi quels types de films conviennent. relative lenteur
Celui avec les vaches est plus audcieux, plus humoristique

Rôle du critique
détecter avancée, ou, ou optimum, ec.
L'important n'est pas qu'il y a absolument de la beauté dans l'oeuvre
Mai que l'on puisse constuire une machine qui l'évalue esthétiquement. Sur des critère "objectifs". Sur une modélisation du jugement humain. Cela revient un peu au même.
Sauf que, en modélisant le jugement humain, on peut tenir compte de la personnalité, des profils.
Le S sait que j'ai déjà énoérmément vu telle eouvre de Picasso, et ne me el prsentera que si cela va dans un sens particulier (retour, travail plus approfondi).

a toute acion le S va aussi répondre en mettant autout tout un environnement




Bon courage pour la semaine qui s'ouvre.
 
J'ai attendu votre message toute la journée d'hier. Mais nous n'avons pas d'échéance particulière à respecter, et j'ai mis une mention dans http://diccan.com/Blog-notes.html signalant votre désaccord.
 
A relire votre premier jet, je vois trois  pistes intéressantes : une contradiction, une méconnaissance et une option philosophique. Toutes trois  ouvrant voie à la réflexion.
 
1. Contradiction : voulu et non-voulu
 
A quelques lignes de disance, vous écrivez
- à aucun moment, à il y a le moindre fragment d'image qui vibre de manière nou voulue
et
- d'une certaine manière autonome... parce qu'il ne réagit pas exactement comme je peux le penser.
 
On se dit d'abord : il faudrait qu'il choisisse. Puis que l'on pourrait faire la synthèse, en disant plutôt "assumé" que "voulu".  Vous expérimentez et il se passe de l'imprévu. Une "pratique imparfaite" que vous cherchez précisément à souligner.
 
Même soulignée, l'imperfection subsiste. Et le spectateur, ou le critique, n'est pas obligé de partager le plaisir que vous avez à la lui montrer. Je ne pense pas que ce soit tout à fait comparable aux choix des impressionnistes. Mais c'est à creuser. Les post-impressionnistes puis les cubistes ont poussé le jeu encore plus loin. Il n'y a pas plus "imparfait" que les Demoiselles d'Avignon. Qui reste une oeuvre majeure, mais en tant qu'objet de recherche plutot qu'en tant qu'oeuvre d'art achevée. Les oeuvres achevées du cubisme arrivent un peu après, avec les grandes séries grises de musiciens, par exemple.
 
Je ne vois pas pourquoi vous ne feriez pas de même et, après avoir constaté des imperfections, ne chercheriez pas à les corriger pour aboutir à des oeuvres pleinement satisfaisantes pour des spectateurs qui cherchent le plaisir esthétique et non les traces d'expérimentations imparfaites par nature.
 
Bref un premie débat.
 
2.Méconnaissance sur les algoristes
 
Vous semblez penser que les algoristes visent des "usages bien droits qui suivent les guides de le prémâchée". C'était le cas de la peinture pompier au XIXe siècle (contre qui se sont élevés les impressionistes d'ailleurs).
 
Mais ce n'est pas du tout l'approche des algoristes (Antoine Schmitt, Alain Lioret, moi-même avec Roxame, Xenakis en musique, etc.). Pour eux, comme pour vous, l'approche est essentiellement expérimentale. Ce qui les intéresse, c'est l'émergence de l'imprévu. Les textes de Lioret et Schmitt sont tout à fait explicites sur ce point.
 
Et je vois pas pourquoi on ne pourrait pas comparer votre travail à celui des algoristes.
- Certains, comme vous, poursuivent l'objectif de vidéos stylisées, non réalistes.
- Comme vous, ils cherchent à "exprimer le sujet", Comme vous, ils utilsent des algorithmes  (dans votre cas, ceux de la compression/décompression, si jai bien compris.
 
La différence entre eux et vous, c'est qu'ils vont chercher à améliorer leurs résultats en travaillant sur les algorithmes eux-mêmes, pendant que vous préférez les prendre tels qu'ils sont et; par l'expérience, tirer le meilleur des effets imprévus qui en résultent.
 
Mais, comme vous, ils acceptent les limites de leur mode d'expression et ne cherchent pas à les masquer.
 
Je ne vois donc pas pourquoi on ne pourrait pas comparer votre travail avec celui des algoristes. Sinon que, dans l'immédiat, les algoristes qui font de la vidéo travaillent surtout à partir de formes abstraites et non de films. Ce qui d'ailleurs fait l'intérêt spécifique de votre oeuvre.  Et je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à espérer que vous continuerez à progresser, comme le font tous les artistes au cours de leur carrière.
 

3. Option philosophique : le refus des "outils créatifs"
 
Une machine peut-elle créer ? L'ordinateur peut-il être autre chose qu'un outil ?
C'est un débat aussi vieux que l'informatique, et même plus vieux qu'elle. Je ne pense pas qu'il puisse se résoudre dans un débat de type philosophique. Mais qu'il progresse au contraire dans les différentes formes d'expériences que mènent tous les artistes numériques.
 
Personnellement, pour des raisons techniques et de goût personnel, je cherche plutôt à explorer les possibilités des machines créatives, et suis en train de terminer avec Alain Lioret un ouvrage sur l'art génératif.
 
En revanche, dans le travail d'historien et de critiqu d'art que représente diccan, toutes les formes d'art numérique ont leur place, génératives ou non.
 
Très cordialement. Et à mardi si vous ne m'écrivez pas d'ici là.
 
Pierre Berger
 
 
 
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