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Programmer la transgression

 

La transgression fondamentale de l'algorisme, c'est de chercher à programmer la transgression. De chercher à créer des entités capables de dire non aux lois qui les fondent.

On pourrait écrire beaucoup sur les aspects philosophiques de la transgression, sur son caractère essentiel pour l'humanité. De la Bible à Hegel, de Jules César à Marcel Duchamp...

Transgresser, c'est violer une norme, c'est aller (gradus) au-delà (trans) d'un interdit.
L'interdit peut prendre plusieurs formes
- on n'exécute pas les ordres donnés (qui sont des ordres positifs par double négation : il est interdit de ne pas remplir ses obligations)
- on sort de l'espace des choses permises (par exemple espace de mémoire, portée d'une variable)
- on entre dans un espace de choses interdites (un autre ordinateur, une zone protégée).
L'interdit peut être plus ou moins volontaire. Il y a trois cas :
- violation accidentelle
- violation volontaire pour une raison d'utilité
- violation volontaire pour la violation elle-même.

Limitons-nous ici à quelques considérations pratiques sur la manière de la programmer, en nous appuyant sur quelques exemples.

 

1. Les scripts de Roxame

Roxame ne peut pas changer son propre code Processing, car Processing ne le permet pas. En revanche, quand elle exécute des scripts écrits pour elle, on peut programmer le fait qu'elle ne fait pas toujours ce que dit le script.
- première idée simple : partir des scripts tel quels et changer des caractères au hasard
- aller plus loin en poussant dans les scripts tout ce qu'on peut
- ne pas changer bêtement au hasard, mais avoir des règles intelligentes pour faire des changements intéressants
- expliciter des instructions de transgression ; et à quel moment c'est intéressant ; des transgresions réfléchies, adultes ; éventuellement exploratoires avec critères

 

2. Les couleurs négatives de Lemeur

On peut dire : la programmation n'est pas un système de lois comme le décalogue, avec ses prescriptions négatives : Tu ne tueras pas. Transgresser, alors, c'est tuer.

En fait, on peut interpréter négativement un certain nombre d'instructions. En particulier, une instruction du type x = random(y); peut se lire "prends n'importe quel nombre, mais positif et pas supérieur à y. On peut décider d'outrepasser cette loi.

Anne-Sarah Le Meur raconte très bien (papier à Laval 2009) comment il lui est venu l'idée d'outrepasser la loi de base du codage des couleurs en RGB : trois entiers (en général entre 0 et 255). Elle s'est demandé : qu'est-ce qui se passe si je prends des couleurs négatives. Elle en a effectivement tiré des effets intéressants.

 

3. L'instruction Poke en Basic

Stéphane Trois Carrés écrit "La machine ne peut transgresser autre chose que son code dans son domaine de code". Il serait intéressant d'approfondir cette notion de "domaine de code". Si on la prend dans le sens technologique d'espace d'adressage, cette affirmation constate l'état des ordinateurs actuels et de leurs logiciels et non pas une loi "naturelle". Tout est fait, justement, pour qu'un programme ne sorte pas de ses limites et que ses erreurs ne détruisent pas tout le logiciel, voire le matériel lui-même. Le typage des données et la programmation objet ont pour un de leurs objectifs de bien définir la "portée" des variable et fonctions. On reproche justement à des langages faiblement typés comme le C (ou récemment Lua) de laisser trop de liberté au programmeur et donc de laisser place à beaucoup d'erreurs, et en particulier d'erreurs difficiles à détecter à l'exécution.

Dans les années 1980, sur les micro-ordinateurs de l'époque, le Basic comportait une instruction "Poke" qui permettait d'écrire en n'importe quelle position de la mémoire vive, appelée par son adresse "absolue". Cela servait rarement, mais pouvait s'avérer indispensable, par exemple pour piloter des cartes de contrôle de dispositifs externes. C'était évidemment peu recommandé en général, pour les raisons indiquées ci-dessus. Et parce que, justement, cela permettait d'écrire ailleurs que "dans le domaine de code".

4. Les virus : des programmes transgressifs par définition

L'apparition des virus est relativement récente : 1985. Au départ, les informaticiens étaient incrédules. Je pourrais citer deux noms d'informaticiens particulièrement compétents de mon entourage, et don le plus ouvert m'a dit : "En tous cas, je voudrais bien voir comment ça fonctionne". Ce sont les mathématiciens/logiciens qui étaient le plus affirmatifs. Ils affirmaient d'ailleurs, dès cette époque qu'il était fondamentalement impossible de faire un antivirus universel. Pour des raisons proches du théorème de Gödel.

Pourtant très importants d'un point de vue philosophique et pratique (sécurité), les virus n'ont guère retenu l'attention des spécialistes de l'intelligence artificielle. Et n'ont intéresssé que peu d'artistes (art viral), avec des résultats fort limités. Il n'y a pas eu de convergence convaincante avec la vie artificielle ni avec la programmation génétique.

Ce n'est pas tant par sa charge destructive qu'un virus est fondamentalement transgressif, mais par le fait qu'il se dévelopep dans demander la permission, et en utilisant des resssourceq qui n'ont pas été faites pour lui.

 

5. Toute transgression n'est pas bonne à faire

Les programmeurs ne savent que trop bien qu'il est facile de transgresser la syntaxe (grammaire et vocabulaire) des langages de programmation. Des outils sophistiqués sont d'ailleurs mis à leur disposition pour détecter les erreurs aussitôt que possible et, quand elles sont passées inaperçues, pour les retrouver quand on constate leurs fâcheuses conséquences.

Cela montre que, dans l'immense majorité des cas, les transgressions n'ont aucun intérêt. Exactement comme le hasard (voir "Programmer l'imprévisible" à Arles, congrès Afig 2009). Donc la question intéressante est de savoir comment faire des transgressions intéressantes. On rejoint bien ici une préoccupation d'artiste.

Dans le travail artistique courant, mettons en peinture, la création se fait progressivement par essais et erreurs. Au cours de son travail, l'artiste, plus ou moins selon son tempérament, progresse les règles établies, soit par maladresse physique, soit par incompétence, soit par volonté d'originalité. La création consiste à aller progressivement vers une oeuvre plaisante, au fil des esquisses successives et des "repentirs". Voir par le travail de Picasso dans le film de Clouzot.

On peut transposer cela en programmation de plusieurs façons :
- les systèmes génétiques (Bret, Lioret), avec générations aléatoires par crossover et application de critères de fitness,
- les algorithmes d'évaluation en cours de travail ; par exemple, pour Roxame, la mesure de la "complexité" (mesurée de façon très rustique) ; on constate expérimentalement qu'une valeur de 2/3 de pixels différents des voisins est, toutes choses égales par ailleurs, une sorte d'optimum.

 

6. Le "troisième niveau" du moteur de comportement d'Aziosmanoff

Dans son ouvrage "Living Art, l'art numérique" (CNRS Éditions 2010), Florent Aziosmanoff définit un "moteur de comportement" qui comporte trois niveaux : "Le troisième niveau réunit des aspects de comportement qui peuvent contredire le second niveau, en apportant de la variation, des digressions, voire de l'égarement. En n'étant pas systématiquement en train de servir les objectifs mis à jour par le second niveau de comportement, ce troisième niveau va contribuer à donner le sentiment que l'oeuvre a du caractère et n'est pas une mécanique lisse. En lui conférant une part de comportement incontrôlable, ou du moins perçu comme tel, elle lui donne une sorte de "vie intérieure", lui apporte de la complexité et donne corps à son "autonomie".

"Ce troisième niveau peut être conçu comme un niveau ultime de comportement de l'oeuvre, qui n'apparaît qu'on bout d'une longue période de relation... Ce non-désiré a priori ne doit pas être éliminé par principe mais  être réellement évalué pour ce qu'il apporte "en creux" au discours du comportement principale, comme l'impatience d'un moment met en valeur la patience habituelle, ou dans ce qu'il enrichit ces variances possibles"?

 

7. Une utilisation franchement transgressive de l'art relationnel

Un des moteurs essentiels du "living art" défini par Aziozmanoff est le "moteur de perception", qui permet "la captation des attitudes et réactions du public : ...dissipé ou attentif, distant ou dans l'engagement, etc.".

On pourrait très construire des oeuvres perverses qui chercheraient à rendre le public malheureux, voire à encourager ses pulsions les plus négatives. Que font d'autre, d'ailleurs, un certain nombre de films ou de jeux vidéo ?

 

Varia to be translated and edited

Le public aussi pourrait essayer de transgresser. On peut l'y encourager
La dialectique hegelienne comme transgression

O felix culpa. Pour Xtiens, Dieu se reproduit. Relation entre transgression et procréation. Eden, l'arbre de la connaissance
Brave New World : reproduction strictment cocontr^lée
Benjamin. reproduction.

 


Gilgamesth : transgression accidentelle, Adam... péché morte: on pêche pour pécher

La transgression fondamenale, c'est de se fabriquer soi-même.
Sex = sin. Clone, DYY : do yourself yourself.
Deviens ce que tu es.

L'interrdiction fondamentale de la reproductino n'set jamais formulée explicitement. Pourquoi ?
- pcq il faut bien que l'humanité perdure
Dieu e peut pas dire "tu n'auras pas d'enfants". Mais St Paul n'y consent qu'à règret.

L'oeuvre d'art capable d''autoreproduction. Un virus une oeuvre d'art en soi

- Autarcie : Coupat. Tactical media ?
- End of religions as self-conviction
- Democracy as self government

- Sef-defense/protection. Fault tolerant. Google
- Sefl-development Google
- Concept creation, language. Kaplan
- Self-convincing. Demonstration, verification
- Identificaitn : Laval 2010
- Persistence in time, backup. . Servers

Proust III.66 Mémoire. 67 Plaisir du sexe en fait loin d'éagler
Mes mémoires : j'ai eu bcp de chance de tomber sur les Réfrégier, qui ont imposé une haute éthique de la presse associéé à un rigoureux management;
Puis Computerworld aussi... en France en tous cas.

Articuler culture et économie. Capitaliste ou pas.

 

 

Tu vas comprendre rapidement :
que le post modernisme n'est pas un style mais une désignation "épochale"
que Jameson est un philosophe analytique marxiste, historien des idées et de la culture.
un mauvais critique d'art mais un excellent analyste de la théorie culturelle.
Que le marxisme avnat d'être une idéologie est une technique d'analyse des idées sociologiques.
Je crois que els plus grands marxistes contemporains sont au marketing de NIKE..
Ils ont compris le rapport qu'il y a entre le capital et les idées.
Cela te rappelera qu'il n'y a pas pire Marxiste que ses thuriféraires, mais c'est comme
la religion... souvent les curés sont les pires exemples de ce que pourrait faire le christ

L'échec des Algoristes
n'est qu'un symptôme paradigmatique de notre société
Tout le monde a faim...
La recherche ne paye pas.
Mais c'est une réussite humaine.
Les algoristes ont créé des liens forts
c'est un autre symptôme des nécessités contemporaines.Et voilà que les débats continuent sur des domaines
théoriques voir même  philosophiques de personne à personne le plus souvent...
tient d'ailleurs les codeurs ont décroché du débat théorique...
On ne peut pas être partout...
L'esthétique n'est pas une fille publique comme l'est le code, mais on accès et encore plus subtil.

Transgression par rapport à la memesis. Nier un caractère. Tuer. Ou le toucher là où ça fait mal.
Aller chercher l'essentiel derrière tout l'anecdotique, le grain de la peau, le fait qu'il soit décoiffé...

Simplifier, fragmenter, jusqu'à ce que l'étincelle surgisse entre l'esprit et la matière. Entre le public et l'auteur. Se chercher. Le studium pour aboutir au punctum.

Transgression au hasard, ou la plus intéressante. Evaluation (a priori) d'une transgression.
Que maximise-t-elle ? : la destruction, la paralysie de l'autre (Tactical media)
Valeur de la transgression
- pour se prouver sa propre liberté. acte gratuit
- pour faire progresser l'autre
- pour innover, théoriquemnt

si au hasard, c'est une façon d'explorer
méthode de Monte Carlo
le moment quelconque de Deleuze
c'un piquetage, cadasgtrage
pas au hasard , j'impose ma régularité
- transgresse simplement parce qu'on m'interdisait un plaisir

Transgression pour progresser . Hegelienne. N+1e bit
Transgresser une ligne : les Portugais au XVe siècle.
Le 3e niveau de moteur de comportemnet d'Aziosmanoff . L'emmerdeur, en quelque sorte.
par égoïsme
devenir Dieu

 

In poetry, Leech

Transgression in Roxame
change at random, like a sort or noise, a macro ...
probably I could even change direclly the processing code, but to have effet the program should reboot

failurses, bugts, transgression. the conscious one. Prometheus.
law as a technology.
complexity growing
transgression as a way of avoiding/reducing complexity. So introducink a kind of loop, perverse automatism ?

If transgression is necessary:
- is any progress possible?
- what positive can I do ?

prevent harmful transgression : law, punisment, vengeance, suppression of the ill-doing, material constraints (jail, chemicals)
predictin, prevention

in short :
- we continue to stop human evolution
- we accept to plan a man's biological evolution
but if biology becomes minor in front of culture, a change of culture could be enough

biotechnology is necessary, not for "moral" reasons, because probably we can solve that by external means,

bu or ecological reasons. We must choose:
- stop the numerical growth of humans
- treduce the print of each human with smaller bodes and a different type of fooding.

also stimulate the transgression,
effort "against oneself"
encourage innovations
a typology of ransgressions : bad/good, technical/ethic, atristic, matters or not

Transgression in Rox