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Blomberg :the first "digital" (ane even "generative") art work

Digital Arts History

See also our artists index by periods

- Histoire des arts numériques : voir Aspord...
- Historicizing art and technology : forging a method and firing a canon. par Edward A. Shanken. 28 pages dans [Grau]
- Remember the phantasmagoria! illusion. Politics of the Eighteenth century and its multimedia afterlife. par Oliver Grau. 25 pages dans [Grau]
- Between a Bach and a bard place : productive constraints in early computer arts. par Douglas Kanh. 29 pages dans [Grau]
- histoire en tant qu'art :
- concepts
- choix de l'époque, des matériaux
- fragmentation de l'espace, du temps, d'un groupe social
- nécessité de boucher les trous, d'interpoler, de prolonger
- art au niveau final de l'écriture.
A priori l'histoire est une science Mais on voit bien aussi que c'est un art. Un historien est toujours une sorte de romancier (rechercher des éléments dans le livre sur Braudel). Il y a à la fois une vision plus scientifique de l'histoire (Ecole des Annales) et une prise de conscience des choix que fait l'historien. Surtout s'il vise un large public.
- Notes diverses

Essai de synhèse

Du Big Bang à l’homme

Des structures suffisamment stables et complexes émergent peu à peu du chaos, suffisantes pour offrir une base à une anticipation de l'art. La vie, numérique en son principe même (l'ADN), déploie un art consommé dans deux buts :
- se battre, offensivement défensivement (camouflage des chassés, exagérations visuelles et sonores des chasseurs),
- se reproduire : parades amoureuses des animaux (allant jusqu'à des langages spécialisés chez certains oiseaux) et dévelopements floraux chez les plantes pour attirer les insectes pollinisateurs.

Préhistoire


Une caractéristique fondamentale de l'homme (partagée un peu par quelques grands singes), c'est l'emploi d'un langage articulé. Autrement dit, pour suivre Saussure, d'un "système d'oppositions". Ainsi, dès qu'il émerge du cri instinctif, le langage est il un système binaire. Et il prit certainement dès ses origines, une dimension artistique, ne serait-ce, comme chez les animaux, pour la guerre et surtout l'amour.


Malgré leur petit nombre (environ 50 000 en France) et des conditions de vie difficiles dans une vie courte, quelques humains parviennent à créer des œuvres peintes et sculptées de haute qualité. Ces oeuvres ne sont pas digitales, malgré l'apparition de quelques symboles abstraits. Mais, dans la taille des silex par exemple, une sorte d'anticipation de la loi de Moore s'observe depuis le paléolithique le plus ancien jusqu'à la fin du néolithique, mesurée en mètres de tranchant par kilogramme de silex brut.

Le tissage, très ancien, est une forme de pixéliation de l'image.

L'histoire

L'histoire, par définition, commence avec l'écriture.Or c'est une phase plus avancée de digitalisation du langage. Peu à peu, le "système d'oppositions" se dégage du jeu des analogies e des associations sémantiques signe par signe, pour aller vers des alphabets à valeur purement phonétique. Le passage fondamental se fait en Mésopotamie, uis en Phénicie. Un optimum est atteint, avec environ 25 lettres, et l'on n'en chagera plus jusqu'à nos jours.

Sur ces langages ainsi fixés, les oeuvres peuvent se transmettre de façon sûre. L'écriture peut devenir un art, à plusieurs couches : les formes grammaticales ne sont pas seulement une contrainte à respecter mais un système génératif de construction. Au delà, la poésie peut chercher d'autres effets (notamment phonétiques). A cette fin, d'une part elle ajoute de nouvelles contraintes (versification), d'autre part elle s'autorise des "licences" poétiques qui sont un moyens expressifs puissants (Leech).

A cette époque se constituent les grands recueil littéraires qui constituent encore le fond de nos cultures : Mythologie gréco-romaine, textes bibliques, textes les plus anciens de l'Orient.

Plusieurs passages de la Bible ont un caractère nettement digital, tout particulièrement le premier et grandiose premier chapitre de la Genèse : la parole de Dieu sépare (binaire) et organise, avec une insistance sur les espèces végétales et animales et leur reproduction (et pourtant ils ne savaient pas que l'ADN était dessous. $$

Dans le même temps, les mathématiques commencent à se former. Ils inspirent les proportions des pyramides (vectorisation). Peintre et sculpteurs empoient méthodiquement des canons en forme de trames qui évoqueraient presque une pixelisation (voir Panofsky).

La Grèce et Rome

La Grêce fait triompher la raison, c'est à dire :
- la logique (raison raisonnante), qui introduit une forme d'autonomie, sinon d'automatisme au niveau du langage lui-même ;
- les rapports ("rationnels"), qui vont jouer un rôle considérable dans l'architecture et la sculpture, tout en rendant permettant de formaliser l'esthétique musicale.

L'écriture trouve maintenant toutes ses dimensions : art oratoire, art poétique, art théâtral avec des scénographies complexes faisant intervenir la foule mais aussi une machinerie élaborée pour des "effets spéciaux".

En architecture, les Grecs ne connaissent que la ligne droite. Leur sensibilité géométrique est cependant assez fine pour voir l'intérêt de courber légèrement certaines droites (à l'Acropole notamment). Les Romains vont enrichir le catalogue des formes en jouant beaucoup sur le cercle et la sphère (voûtes).

En peinture, on ne sait presque rien de la peinture grecque. En revanche les Romains vont la développer sensiblement, introduisant même un début intuitif de perspective.

Un début d'industrialisation de l'art se produit avec les poteries de la Graufesenque ou les petites statues de Tanagra. Mais l'architecture aussi a un caractère industriel, avc la reproduction systématique des modèles (temples) ou les architectures élégantes mais étonamment répétitives du génie civil.

Vitruve consigne longuement les bonnes règles à appliquer dans l'ensemble des arts matériels, mais on ne pourrait tout de même pas en déduire une algorithmique !

Le bas moyen-âge

La chute de Rome (408) marque l'entrée du monde occidental (au sens large) dans un chaos, une dissolution des structures qui ne sera qu'amplifié par les invasions successives, jusqu'à celles des Normands. Les bibliothèques sont brûlées, les monuments détruits. Malgré de grands efforts de remise en ordre (Justinien, Charlemagne, Mahomet), les puissantes structures politiques, culturelles et artitiques de l'antiquité tombent en ruine. En Europe, le traité de Verdun (843) sonne le glas de l’unité linguistique romaine.

Ornement islamique généré par pavage

Cependant, quelques très grandes oeuvres architecturales nous en restent, comme Sainte Sophie de Constantinople et quelques palais arabes et quelques mosquées. Par miracle, enfermées dans les monastères et les châteaux forts, de petites élites, durement encadrées par des systèmes religieux autoritaires, préservent une partie des manuscrits anciens et poursuit même la recherche, notamment sur le plan philosophique (Libéra) et même mathématique : les algoristes l'emportent sur les abacistes et, autour de Gerbert par exemple, concoctent un mode de numération et de calcul qui dépasse l'antiquité et prépare les printemps futurs.

Le haut-moyen-âge : splendeur et déclin

A partir du XIe siècle, et tout spécialement en France, de meilleurs conditions permettent un accroissement considérable des populations et de leur niveau de vie. D'où un expansionnisme qui se traduit notamment par les croisades et, culturellement, un nouvel apport à l'Europe de ce que le Moyen-Orient avait préservé et développé. (Panofsky).

Les pouvoirs centraux, royaume et papauté, se restructurent. Les monastères sont florissants, et plus encore les villes. La politique se formalise grâce à l'autorité de grands rois qui développent leurs chancelleries. Tous les arts concourent à la construction et à la décoration des cathédrales, qui abritent les somptueuses performances de la liturgie et des représentations (mystères) qui les entourent.

Dans le même temps, la pensée s'organise hiérarchiquement dans ces cathédrales de l'esprit que sont les Sommes théologiques, encadrant et couronnant une intense activité intellectuelle dans des universités qui traitent méthodiquement de tous les "arts".

Ces grandes structures sont numériques à de muliples points de vue. Les rois font une comptabilité de plus en plus précise et étoffée. Les consructeurs des cathédrales n'ont pas les mathématiques de la résistance des matériaux, mais ils attachent une grande importance aux nombre et à leurs rapports. Quand aux sommes théologiques, elles numérotent méthodiquement la hiérarchie des parties, des articles et des questions. La logique, binaire par construction, y tient une large place, de même qu'une décomposition des problèmes par des séries de "distinguo" tout à fait binaires.

A ce moment d'ailleurs, la pax mongolica, brutale sans doute, permet pendant quelques décennies d'établir le contact avec l'extrême-Orient (Marco Polo et quelques autres).

Mais ces sommets étaient peut-être un peu trop hauts. La grande peste et la guerre de cent ans mettent à mal l'économie et la politique. Quelques cathédrales s'écroulent. D'ailleurs elles sont trop grandes et trop sombres, et c'est au niveau des paroisses que le gothique flamboyant se développera (par exemple, à Paris, Saint-Mery à quelques centaines de mètres de Notre-Dame). Quant à la pensée, enfin, la belle unité "thomiste" s'écartèlent entre les mystiques et les rationalistes. Le Moyen-Age se meur d'une overdose de codification et si, l'on peut dire, de réalité augmentée.

Mais ces élans et leur rechute n'en vont pas moins laisser aux siècles suivants un certain nombre de machines semi-automatiques qui fourniront de puissants moteurs aux générations suivantes : moulins à blé, à fer et à foulon, horloges à engrenages et balanciers (vérifier) et machines de la logique déductive. Des machines qui, à l'époque, suscitent plus l'admiration que la peur, à lire la magnifique devise figurant à la Conciergerie sous sa superbe horloge, qui fut la première horloge publique de France.

La Renaissance

Index des artistes de la Renaissance cités dans diccan.

Alberti, la "construzione leggitima" de la perspective

Ce sont les artistes italiens qui lancent le mouvement. Le poète Pétrarque, le peintre Giotto. Puis Rome, Florence, Venise.. Mais en quelques deux siècles, le monde change radicalement. Grandes découvertes scientifiques, expansion coloniale par l'Atlantique, entraînant le déclin du Moyen-Orient (l'Extreme-Orient dort, par la volonté de l'empereur de Chine). Hélas, l'unité européenne devra attendre cinq siècles pour reprendre vie, cinq siècles de guerres, certes créateurs d'oeuvres artistiques admirables, mais sur des mares de sang et de destructions. Ah, petits français, que nous sommes fiers d'avoir gagné à Marignan en 1515 (ou que nous étions fiers, ma génération en tous cas) et d'avoir ramené à Paris les chefs d'oeuvre de l'Italie et génial Léonardo à Amboise.

A son plus haut niveau, arts et sciences se mêlent portés par des êtres exceptionnels dont Vinci reste l'emblème.

On tourne le dos au "gothique", et l'on redécouvre l'antique. Non qu'il ait été jamais oublié au Moyen-Age, mais employé comme une mine de matériaux aussi bien matériels et intellectuels au service de la synthèse théologique. La Renaissance considère l'antiquité comme un passé révolu, mais dont il faut s'inspirer pour créer un monde nouveau, le monde moderne. On en retient les deux instruments de la raison (rapports et déductions), mais cette fois sans oublier l'observation de la nature et la numérisation de l'expérience, sinon des émotions.

Dürer : le portillon

La musique avait fait quelques progrès numériques au moyen âge, avec la notation en neumes du chang grégorien. La Renaissance apporte la polyphonie, donc le calcul des combinaisons mélodiques avec le contrepoint.

La littérature fait peau neuve dans les différentes langues européennes : après Dante, du Bellay avec sa défense et illustation. Pas spécialement numérique, sinon dans sa volonté de reconstruire les grammaires et les vocabulaires. Le texte, sous toutes ses formes, de la paillardise à la mystique, profite d'une autre digitalisation fondamentale : l'imprimerie à caractères séparés.

La peinture, elle, est scientifiquement modernisée par la perspective. Et elle entre dans l'ère de la "reproductibilité technique", au plus haut niveau de l'art, avec Dürer. On pratique aussi une forme de modélisation par polygones (voir mathématiques).

L'architecture reprend les canons numériques de l'antiquité. Et le mathématicien Viète amorce une révolution fondamentale au coeur des mathématiques.

Sur les automates de la Renaissance, article dans l'Encyclopedia Universalis (pour les abonnés)

L'époque classique 1610- 1789

Index des artistes du XVIIe siècle cités dans diccan.

La "machine" à composer d'Athanasius Kircher

De Viète à Laplace, on peut voir l'époque classique, l'ancien régime, comme une numérisation intégrale des sciences, en passant par les physiciens et mathématiciens (souvent les deux ensemble, et philosophes par dessus le marché) Descartes, Leibniz, Pascal, Newton... Non seulement le calcul devient la base de toutes les sciences, mais son langage même devient source d'innovation en quelque sorte autonome, en tous cas indépendante de ses significations, comme le montre Michel Serfati à propos de la notation des puissances par Descartes puis Leibniz.

Malgré les guerres entre nations et religions, les pouvoirs nationaux renforcent leur puissance, leur administration, leur comptabilité. Ils peuvent dépenser des sommes considérables (trop, d'ailleurs) au service des cours, et de Versailles en particulier. Tant pis pour les vies humaines, Louix XIV est un grand "machiniste", ne serait-ce que pour alimenter en eau les fontaines de son parc ou développer sa marine.

Les développements sont considérables en architecture, de littérature, de théatre, de musique. Il est répressif au niveau des idées, mais « les Lumières ». Philosophie et  mathématiques, souvent pratiquées par de grands esprits (Descartes, Pascal, Leibniz) marchent à pas de géants, malgré les répressions.

Techniquement, la peinture et la sculpture n'ont plus grand chose à apprendre après les génies de la Renaissance. Le développement des automates peut être vu comme une premire époque d' "art cinétique".

Le viaduc de Garabit, d'Eiffel (1880) : le calcl engendre la beauté.

En revanche, le théâtre s'organise à un niveau bien supérieur à celui des comiques italiens. Shakespeare, le premier, procède à une forme-clé de numérisation : le texte écrit par l'auteur devient le nerf central de la pièce, et non plus un simple guide pour le jeu largement improvisé des acteurs et en particulier du ou des clowns. Le théâtre classique français fait de même, en plus restrictif et structuré.

Pour la musique, le clavecin bien tempéré de Bach est emblématique d'une mathématisation de la composition musicale qui va se doter aussi d'instruments théoriques développés, avec Rameau, par exemple. Ici encore, la partition écrite par l'auteur prend le pas sur les développements personnels des divas. L'orgue prend des dimensions monumentales, exigeant des "interfaces homme machine" à la hauteur... de virtuoses capables de maîtriser digitalement (et pédalement, si je peux me permettre), des systèmes d'une telle complexité.

Tout aurait pu continuer à grandir harmonieusement, si un sérieux refroidissement du climat et l'incapacité des rois à entendre leurs peuples (et parfois à comprendre les enjeux indusriels des technologies) n'avaient la France aux bouleversements de la Révolution et de l'Empire, y entraînant l'Europe, à l'exception d'une Angleterre qui se démocratise (en douceur et très relativement) et d'un nouvel acteur, les Etats-Unis.

> L'invention de la pièce à machine au milieu du XVIIe siècle. par Bertrand Munin. 12 pages dans [Garbagnati]

- Le métier Jacquard, une forme d'art.
- Sur les machines au théâtre, L'envers du décor, sous la direction de Catherine Join-Dieterle. Co-édiion Gourcuff-Gradenigo/CNCS, 2012.

La machine (à vapeur)


Index des artistes de l'ère industriellecités dans diccan.

(Il faudrait ici un chapitre particulier pour le rôle des arts dans la Révolution).

La rotative à journaux (1973) :l'oeuvre produite en masse

Si les origines remontent à l'antiquité, c'est à partir de Watt que la machine à vapeur va prendre toute son expansion industrielle, et peu à peu relayer aussi bien les moulins à vent et à eau (hors quelques applications particulière) que les boeufs et chevaux pour animer transports et industrie. Une machine bruyante et sale, plongeant les hommes dans les profondeur pour en extraire le noir charbon. Et donc le paradoxe de conditions de travail affreuses pour des pans entiers de la population et d'une explosion économique très inégalitaire. Ces contradictions s'approndissent jusqu'aux explosions des guerres mondiales, avec un premier avertissement sanglant mais passé inaperçu en Europe, la guerre de Sécession, ses cuirassés et ses mitrailleuses.

L'expansion économique libère d'importants budgets pour les arts.

Au plan théorique, les art entrent dans une nouvelle phase de numérisation, le calcul y jouant un rôle de plus en plus important. qu'Estelle Thiébault qualifie d' "élémentarisation". La Grammaire des arts du dessin de Charles Blanc (1967) amorce un mouvement qui se poursuivra jusque dans les années 1950. $

La Linotype (1885) : réduire les coûts et délais de saisie du texte

En architecture, la métallurgie et le calcul (résistance des matériaux, géométrie descriptive) permettent , et l'industrie appelle, un dévelopement considérable du génie civil : l'Europe se couvre de voies ferrées, avec maints "ouvrages d'art", dont quelques uns ont une puissante valeur esthétique (viaduc de Garabit, par exemple). Parallèlement,une importance nouvelle est donnée à la protection, à la restauration, voire à la reconstitution des monuments historiques. L'élémentarisation poursuit son élaboration théorique. Les nouvelles technologies tendent à imposer es formes simples et fonctionnelles, dont on compense la sécheresse par la décoration. Voir à Paris, l'architecture du Grand Palais, les parties surélevées du Métropolitain... et aux Etats-Unis, la décoration des gratte-ciels.

La peinture, la sculpture et même l'architecture, ayant atteint des sommets de complexité (de haute définition, dirait-on aujourdhui) avec les immenses toiles de David comme avec les achèvements de Versailles, ne pouvait plus progresser dans leur voies et fonctions traditionnelles, et sombrent peu à peu dans l'acédémisme pompier. En outre, la photographie lui fait une concurrence de plus en plus active. La peinture fait sensationnellement rupture en 1863 avec le salon des refusés.

Comme autrefois à Florence, la peinture est à l'avant-garde. En 1863, elle sort définitivement du "mainstream" classico-industriel, pour entrer dans une série de mutations et de provocations qui multiplieront les "ismes" jusqu'aux grands vides de "l'art contemporain" d'aujourd'hui. Elle étale ses incertitudes au Salon des Incohérents (1882-1896).

L'élementarisation en peinture se développe selon les deux volets complémentaires de la digitalisation :
- à bas niveau, découpage de l'image en petits constituants : touche impressioniste et plus encore du pointillisme, mosaiques de Klimt
- à haut niveau, analyse de la scène en éléments plastiques formels reconstitués ensuite : le cubisme.

La littérature profite des libertés politiques aussi bien que de la baisse des coûts (composition mécanique, presses à imprimer de plus en plus puissantes et apparition des rotatives, papier chimique bon marché (mais hélas pour nous, très fragile). Ecrivains politiques, philosophes, journalistes et romanciers peuvent répandre à un large public des idées les plus diverses. Aux utopies scientistes des uns, aux appels révolutionnaire des autres, répondent les grandes sagas de Dickens, Balzac, Hugo et plus encore Zola, qui traduisent puissamment des contradictions qui déboucheront sur les grandes guerres.

La musique exprime une dymanique comparable. Le progrès technique des instruments (le piano d'aujourd'hui, les cuivres d'Adolphe Sax) ouvrent des voies nouvelles. Un seul piano suffit à Chopin pour émouvoir, pendant que de vastes orchestrations ouvrent de vastes horizons aux romantiques.

Albert Robida : les émeutes de Pékin transmises à Paris

Le siècle trouvera son sommet, sa cathédrale même, dans l'opéra wagnérien. Un art total, depuis les voix jusqu'à une machinerie démesurée, dans un espace spécialement conçu à cet effet. Pour reprendre une formule d'Antoine Picon sur l'architecture post-moderne, l'art wagnérien s'étend de la tectonique (les grandes structures temporelles et sémantiques de la Tétralogie) jusqu'à la profondeur du matériau, car il amorce un travail d'association d'instruments différents pour constituer des timbres nouveaux. On peut même parler d'une véritable programmation orientée objet, où chaque personnage est doté de son thème, à la fois mélodique et timbral. Programmation aussi, puisque Wagner aurait dit, quelque temps avant de terminer l'écriture d'une partition, une phrase comme "Au point ou j'en suis, n'importe qui pourrait finir le travail". Et les chanteurs doivent accepter les contraintes précises qui les obligent à traduire en détail les intentions de l'auteur, parole et musique.

L'art wagnérien écrase l'horizon musical de la fin du siècle, et le "voyage artisique à Bayreuth" prend des dimensions suhumaines. Hélas, comme le pressentent nombre d'observateurs et plus particulièrement Nietzsche, Wagner se fourvoie dans un germanisme chauvin qui ne contribuera pas peu aux drames du XXe siècle.

Quelques écrivains, considérés comme humoristes ou bons pour les enfants, perçoivent fort bien les révolutions qui vont marquer le monde et particulièrement les arts : Danrit pour la guerre, Robida pour les télécommunications (télévision comprise), et Verne pour la vidéo (3D compris, dans Le château des Carpathes ) et pour l'ensemble du monde, dans les pages méconnues de son La journée d'un journaliste américain en 2889 ( que nous reproduisons ici in extenso, illustations incluses). Son journaliste est plus exactement ce que l'on appellerait aujourd'hui un patron de presse multimédia,opérant au niveau international par réseaux optiques. Et Verne y évoque déjà la musique algorithmique.

Les années 1930

Index des artistes des années 1900 , (rien pour 1910), 1920, 1930, 1940 , , 1950 cités dans diccan.

Projection 3D dans le Château des Carpathes, de Jules Verne

Sur toute cette époque, jusqu'aux années 2000, voir la thèse A Critical Examination of Computer Art de Nick Lambert (thèse de philosophie de l'université d'Oxford) en 2003.

Au XIXe, le théâtre et sa machinerie moderne. L'envers du décor. Expo au Centra ntional du costume. Et livre "L'envers du décor, sous la direction de Catherine Join-Diéterle. Coédition Gourcuff Gradenigo/CNRS 2012.

La guerre n’interrompt pas tant que cela les activités artistiques, et l'après-guerre, avec ses "années folles" va leur donner de fascinants développements. L'art se fait moderne, en ce sens qu'il incarne les possibilités ou les espoirs d'une grande synthèse de la raison et de la foi, de l'expansion matérielle et du développement spirituel. Sciences et technologies jouent ici typiquement leur rôle d'infrastructure.

Note : "Autour de 1920... des artistes comme Tatlin, Gbo, Rodchenko et même Duchamp et Man Ray ont employé le mouvement réel comme principe de création [Popper 1]

Bien qu'il ne traite pas de l'art, sig nalons les vues prospectives de Birkenhead (Earl of) dans The World in 2030 A.D. (Hodder and Stoughton,2030).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Birkenhead

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La place des images électroniques dans l'ouvrage de Birkenhead

 

 

 

Les années 1920 et 1930

Au début des années 1920, première inclusioin à notre connaissance de cinéma (court métrage) dans une pièce de théâtre, Un homme sage, d'Eisenstein ( [Seton] p. 93).

Ce sont deux décennies de forte évolution de tous les arts. Certes l'ordiinateur n'existe pas encore, par conséquent l'art n'est pas tout à fait "numérique", mais la convergence qui marquera les années 1960 y est préparée par de multiples précurseurs.

Les années 1950

Chose curieuse, l'arrivée du cinéma sonore n'est pas unaniment perçue comme un développement normal, naturel, de l'art. Eisenstein y voit "une forme transitoire et fausse" (selon [Seton] ).


Les mathématiques donnent le ton, avec les grands projets de Hilbert, qui seront repris sous une autre forme par le mouvement Bourbaki. L'élémentarisation est explicite dans le titre même de la série des oeuvres : Eléments de mathématique. Et le texte commence somptueusement par la phrase "Les signes d'une théorie mathématique...", qui serviront à construire la théorie des ensembles. Malheureusement, dans une évolution qu'analyse en détail Pierre Mounier-Kuhn, le mouvement Bourbaki s'éloigne rapidement de cette orientation, sacrifiant la logique à la géométrie.

C'est donc aux Etats-Unis que se produira la synthèse fondamentale du digital sur sa base binaire. Von Neumann en montre clairement les raisons et la profondeur : "Nous sommes fortement en faveur du système binaire, pour trois raisons :
- Implémentation matérielle (précision, coûts),
- plus grande simplicité et vitesse pour l'exécution des opérations élémentaires (partie arithmétique)
- la logique, étant un système par oui/non, est fondamentalement binaire, et par conséquent, un arrangement binaire... contribue de manière significative à la réalisation d'une machine plus homogène qui peut être mieux intégrée et plus efficace".

Ainsi convergent :
- une réduction considérable de la matière, des énergies et des temps, grâce d'abord à la mécanique de précision, puis aux tubes électroniques et (par la suite), aux circuits intégrés ; ceci s'applique non seulement aux organes de calcul, mais aux mémoires et aux réseaux de (télé-) communicaions
- la convergence de deux domaines intellectuels jusque là nettements distincts, l'arithmétique et la logique, qui s'implémentent toutes deux à partir des mêmes portes logiques
- la possibilité de piloterle tout, de manière cohérente, par des langages de programmation exploitant des données, le tout binaire et transitant par les mêmes circuits

- la possibilité d'implémenter directement les fonctions récursives et en particulier les fonctions des automates formels aussi bien que de circuits neuronaux.

Notons que c'est à peu près à la même époque que Watson et Crick découvrent la nature digitale de la vie.

Cadavres exquis (surréalistes), collages (Ernst), montages (Picasso). La montée numérique parsse la dialectique fragmentation/assemblage.

Années 1950

Passons sous silence les années 19440, où les arts numériques ne font pas de progrès significatifs.

Soutien des constructeurs d'ordinateurs : IBM, Bull, Olivetti
Dès cette époque, les imaginations s'envolent. L'idée d'une intelligence en nuage, par exemple, a été formulée dès 1957 par le mathématicien Fred Hoyle, dans son ouvrage de science-fiction The black cloud (Signet Books 1959) et surtout le I, Robot d'Asimov (copyright 1950, publication Signet Books1956).

A partir de là, pour ceux qui veulent bien le voir, l'extension universelle de la numérisation, dans l'industrie, la gestion, la défense... et les arts, apparaît comme une évidence. Cependant, jusqu'aux années 1970, les ordinateurs coûtent cher et c'est donc seulement à la marge qu'ils peuvent être mis à la disposition des artistes. Mais l'arrivée des machines à calculer (à la fin du XIXe siècle, et de plus en plus entre les deux guerres) puis la naissance de l'informatique vont contribuer, avec les mathématiques, à l'émergence d'une notion "moderne" en art, dont Mondrian en peinture et Le Corbusier en architecture sont les plus emblématiques.

La peinture, à Montparnasse et à Montmartre, s'envoie en l'air dans tous les sens et tous les sens du terme. Elle s'engage politiquement pour les régimes totalitaire de droite (futurisme) que de gauche (réalisme socialiste). Parfois attirée par les machines (Futuristes, Fernand Léger), elle se veut le plus souvent critique (Dada, en Allemagne, Grosch), puis se cherche dans le surréalisme. Après la guerre, le foyer de développement de la peinture passe de Paris à New York. Mais, là encore, c'est plutôt dans le prolongement des idées antérieures que se font les développements, en l'occurrence contestataires et déjà post-modernes en ce qui concerne la peinture.

C'est aussi pendant cette période que la photographie et le cinéma vont s'étendre au delà de quelques laboratoires ou studios spécialisés pour se répandre dans un très large public. La photographie chimique, certes, est sans doute le plus analogique des arts. Alors que le cinéma est fondamentalement construit sur un découpage en image successives, qui représente peut-être la première grande utilisation de l'échantillonage d'un signal.

La sculpture se fait plus ouverte aux technologies nouvelles. L'art informatique proprement dit est ici précédé par l'art cinétique (Tinguely), l'art de la lumière (Morellet) et l'art cybernétique (Schoeffer).

La musique, en aval du pic wagnérien, se scinde peu à peu entre une musique populaire et une musique savante, fondamentalement numérique depuis Schönberg. Joseph Schillinger pousse très loin la réflexion dans son ouvrage Mathematical basis of the arts (publié en 1948 de façon posthume), où il parle explicitement de composition automatique, l'appliquant d'ailleur aussi bien aux arts graphiques avec son "graphomaton" qu'à la musique proprement dite. Mais le son est plus facile à générer élecroniquemnet que l'image, et une nouvelle musique peut se développer dans deux directions complémentaires (comme toujours quand il s'agit de numérisation) :
- l'enregistrement de sons élémentaires naturels utilisés ensuite comme matériaux par les compositeurs (musique concrète)
- la création ex nihilo de nouveaux sons à l'aide des synthétiseurs.

Le développement de la radio (pardon, de la TSF) est, comme la photographie, très "analogique", sauf pour la transmission des textes (avec le code Morse, nettement digital, qui continuera d'être utilisé jusque dans les années 1980) voire des images. De même, la télévision, mise au point avant la guerre, est partiellement digitale dès l'origine puisque décomposée en ligne et, en 2010, n'a pas encore achevé sa mutation vers le tout digital.

C'est sans doute l'architecture qui se montre le plus résolument "moderne". Le Corbusier en France, le Bauhaus en Allemagne conjuguent le fonctionnalisme avec des systèmes de formes essentiellement rectilignes et à angles droits, parfois aux dépens même de la solidité structurelle. Il est rétrospectivement étonnant de voir comment cette école de pensée combine austérité et cette froideur avec un spiritualisme passablement flou et éthéré. Mais des auteurs comme Schuré et Bergson n'y sont pas pour rien.

Tout cette mentalité moderne s'appuie sur des idées d'intégration à tous les niveaux. L'époque moderne, et l'art moderne avec elle, c'est l'ère des "grands récits". Appuyés sur la science, sur l'histoire mais aussi sur les religions, ils laissent espérer que, passés les suites des grandes guerres (et de la guerre froide), l'humanité va marcher vers un large et pacifique unité de pensée, de politique et d'économie. Marx ou Teilhard de Chardin, même combat !. (On trouve même un titre explicite dans le livre (peu connu) de Didier Lazard Convergence des civilisations actuelles ( Neuchatel et Paris Edtions de la Baconnière. 1963)


Note sur les années 1960


- La télévision publique se répand. Elle n'est pas considérée comme un art.
- Frank Popper rencontre "de jeunes artistes... Malina, Schöffet et Agam, qui travaillaient avec le mouvement et la lumière".

Musique : sur le passage des années 50 aux 60, voir [Spector] et plus généralement [Moorefield].

De 1960 à 1968 fonctionne le GRAV (Groupe de recherche d'art visuel). "Ils étaient incroyablement suspicieux, surtout Le Parc, envers tout écrit sur leur travail par d'autres qu'eux-mêmes, historiens et critiques d'art confondus" [Popper 1] p.17. Y opère notamment François Morellet.
1961. Un rseau centralisé est mis en place à Zagreb (en Croatie) "dans le but de présenter la pluralité de la scène artistique dans ce domaine. (voir Darko Fritz)
1966. Exposition Kunst Licht Kunst à Eindhoven, avec Malina, Schöffer, Agam et le Grav [Popper 1]. 1967. Création du CAVS au MIT.
1967. Popper prublie Naissance de l'art cinétique. Exposition Lumière et mouvemen au Musée d'art moderne de la Ville de Paris [Popper 1] p. 20-22.
1968. Exposition Cinétisme, spectacle, environnement, organisée par Popper à la Maison de la culture de Grenoble.
1968. Exposition Cybernetic Serendipity. à l'Institute of Contemporary Art de Londres (commissaire Jasia Reichardt)
1969. Popper et Jean Laude fondent le départemnet Arts plastiques de l'Université de Vincennes. Notes sur l'ambiance dans [Popper 1] p.32-33.

C'est la grande époque de la cybernétique. Les ordinateurs sont de gros monstres, à l'abri dans leurs salles climatisées, aux mains des "informaticiens en blouse blanche".
Quelques artistes (en France : Xenakis, Barbaud, Vasarely) peuvent un peu y accéder car les constructeurs d'ordinateurs y voient une forme de relations publiques, particulièrement importante car l'opinion publique a de sentiments mitigés (on a lu le 1984 d'Orwell).
L'environnement scientifique est structuraliste, bourbakiste et shannonnien. Les ouvrages d'Abraham Moles, parus à la fin de la décennie, en seront le chant du cygne.

L'art post moderne

Index des artistes des années 1960 et 1970.

Chose curieuse, les horreurs de la deuxième guerre mondiale n'ont pas tout de suite mis à bas les grands espoirs modernes. Bien au contraire, au fond. Après de telles blessures, il fallait d'abord panser les plaies, réconcilier les partis et si possible les nations, et donner à tous de l'espoir pour reconstruire sur les ruines. C'est après la guerre que les composante de la modernité se sont vraiment répandues dans le public, qu'il s'agisse des "mathématiques modernes", de l'architecture de Le Corbusier, de Teilhard de Chardin ou de l'art moderne (entendez par là, pour faire simple, Matisse et Picasso).

C'est au cours des années 1960 que, sur tous les plans, le moderne a fait la place au post-moderne. Echecs militaires de l'Occident au Viet-Nam et en Algérie, échec du concile Vatican II qui ne satisfait personne et débouche sur un schisme, ré-ouverture des dossiers classés trop vite sur la Shoah... Même le domaine des sciences a attendu ce moment pour se laisser vraiment secouer par les incertitudes de la relativité en physique et de l'indécidabilité en logique/mathématiques. Jusque là, on avait fait comme si ...

De nouvelles idées vont nourrir un nouvel âge des idées comme des arts. Ne prenons pas ici parti pour ou contres les nouvelles formes de philosophie, de religion ou de politique. En revanche, la science apporte de nouveaux thèmes intéressants pour les artistes : des matériaux souples, des modèles biologiques ou neurologiques à imier, et même de nouvelles mathématiques avec les fractales de Mandelbrot ou les catastrophes de René Thom (ces dernières, si elles ne sont pas directement utilisées, montrant au moins la voie de formes nouvelles, aussi souples et complexes que les formes moderners étaient rigides et simples.

L'informatique elle-même engage sa révolution post-moderne (bien que les milieux essentiellement scientifiques de l'informatique ignorent jusqu'à l'existence de ce mot). La baisse régulière de ses coûts et l'intégration des circuits ouvre les possibilités d'une mini-informatique (vers 1970) puis d'une micro-informatique (vers 1978 et surtout après 1980), qui la mettent de plus en plus largement à la portée des artistes, avec ses machines individuelles et ses supports de mémoire aux capacités toujours croissantes. Elle se conjugue avec le développement des réseaux de données, dans lesquels les petites machines deviennent les "clients" des gros serveurs, alors que la première informatique ne pouvait desservir que des terminaux simplistes, pilotés (le terme est explicite), en mode maître/esclave. Du coup, et bien en phase avec la mentalité post-moderne, les réseaux centralisés (on avait rêvé d'une "informatique de France" sur le modèle et avec la coopération d'EDF) laissent place à des structure très libres dont Arpanet puis Internet sont les symboles emblématiques. Tout cela, bien sûr, ne se fait pas en un jour, et s'échelonne sur un petit quart de siècle, avant qu'une nouvelle révolution ne commence à émerger avec des "téléphones" portables aux aptitudes chaque année plus variées et puissantes.

De ces nouveaux moyens que font les artistes ?

Les arts de l'écriture tirent un énorme parti des possibilités du traitement de texte. D'abord au simple niveau de la frappe, considérablement améliorée par rapport aux machines à écrire. Puis au niveau de toute la chaîne graphique, jusqu'au pilotage automatisé des presses à imprimer. Outre une réduction des coûts, le traitement de texte apporte un tel accroissement de qualité qu'il est difficile d'imaginer aujourd'hui à quel point les courriers d'entreprise, le livre et la presse étaient limités dans leurs présentations : variété des polices de caractères, complexité des mises en pages. Ouvrez aujourd'hui un exemplaire de L'Illustration, qui fut la presse de luxe pendant tout le début du XXe siècle, et comparez avec les pages du moindre des magazines, dont d'ailleurs le nombre même s'est considérablement multiplié. Une question reste en suspend, et à ma connaissance n'a pas trouvé de réponse : ces nouvelles techniques ont-elles influé sur le style même des écrivains et des journalistes ? En tous cas, ils n'ont pas apporté de genres littéraires vraiment nouveau. Au moins jusqu'à l'arrive de l'hypertexte, de la messagerie sur ordinateur et, plus récemment, des SMS.

La peinture n'en fait pas grand chose, au moins dans sa forme "noble". Elle a depuis un siècle rompu avec ses fonctions représentatives. La modestie des moyens techniques qu'elle exige, la mobilité de ses produits et la diversité de ses marchés mobilise une offre considérable face à une demande très sélective. Sur ce marché, la valeur d'une oeuvre est garantie par sa matérialité même, qui garantit son authencité et son unicité. Ce marché n'a que faire d'oeuvres nouvelles qui peuvent se produire en grandes quantités... et dont la pérennité est fort limitée, comparée à la solidité de la peinture à l'huile. Les arts graphiques se voient donc cantonnés dans l'illustration ou le divertissement. Un gagne pain pour certains artistes sans doute, mais pas vraiment un art nouveau.

< La notion de "programme" dans l'art des années 1960 - art concret, art par ordinateur et art conceptuel. 14 pages signées Darko Fritz dans [Lartigaud]. Cet contiennent plusieurs références à des artistes peu connus à l'époque et oubliés aujourd'hui (Milojevic, Bonacic, par exemple) ainsi que des liens sur des sites relatifs à cette époque.

Sur l'histoire de la musique au XXe siècle, voir [Ross] pour la musique savante surtout, sur l'ensemble du siècle, et [Moorefield].pour la deuxième moitié du siècle et la musique populaire.

Notes sur les années 1970-1980

- Collection d'oeuvres du début de l'art par ordinatuer, le projet Cache (Angleterre), signalé par Darko Fritz dans [Lartigaud]
- Site de Chrisph Kluetsch

- 1970. Catalogue de Tendencije 4. "Nombre de disciples du mouvemnet Nove Tendencije ont essayé de se familiaiser avec l'utilisation de la machine dans leur travail, ou bien ont basé leur méthodologie sur l'utilisation d'appareilsmécaniques ou électriques, tous ont rêvé des machines, -et désormais les machines sont là". Commentaires de Darko Fritz dans [Lartigaud] : "L'ordinateur était perçu comme un outil garantissant l' "objectivité", la rationalité et la lisibilité du procdessus de production. Lors de la création d'images, il permet une précision supérieure et la manipulation de procédés plus complexes. Bien que memoe, entre art concret et art par ordinateur eu^t été clairement établi par les commissaires de Tendencije 4, parmi plus de 120 participants de la première vague NT, cinq uniqument franchirent le pas de la première forme d'art vers la seconde : Marc Adrian, Waldemar Cordeiro? Iva Picelij, Zdenek Sykora et Herman de Vries".
- 1970. L'idée d'utiliser le principe de "programme" comme thème central d'une exposition fit un triomphe en 1970, lorsque Jack Burnham organisa l'exposition Sofware Information Technology : Its New Meaning for Art, au Jewish Museum de New York". - "L'art par ordinateur perdit graduellement de son attrait au milieu de la scène artistique au cours des années 1970. ... conduisit vers le milieu des années 1970 à un rejet de l'art par ordinateur et à son exclusion presque totale de la scène de l'art contemporain". (Darko Fritz dans [Lartigaud] )

- 1970. Exposition Sofware au Jewish Museum de New-York (commissaire Jack Burnham).
- 1971 création du GAIV (Groupe art et informatique de Vincennes à Saint-Denis). En 1977, l'Ircam (Istitut de recherche et de coordination acoustique/musique).
- 1975. Popper publie Act, action et participation. qui deéveloppe l'idée d'un art démocratique à venir sinon existant... "je traitais de l'utilisation de l'art dans de novueaux matériaux immatériels, comme la lumière et le mouvement, qui menaient à la mutation de l'objet d'art en une proposition à l'échelle architecturale et environnementale. De ce fait, l'artiste m'apparaissait désormais davantage comme un programmateur qui favorisait l'implication du spectateur dans différents domains comme les arts plastiques, la musique, la danse, le théâtre, le cinéma, la télévision". [Popper 1] p. 35
- 1978, le rapport Nora-Minc lance la télématique, qui débouchera notamment le lancement du Minitel en 1982. Le président Giscard d'Estaing monte personnellement au créneau : "L'exploration systématique et s et rapide des formes musicales, plastiques, littéraires ou poétiques peut aider le créateur et stimuler la création. L'influence de l'ordinateur sur la musique contemporaine est déjà sensible. L'application des méthodes de la "conception assistée par ordinateur" au dessin, à la peinture, à la sculpture, contient une promessede renouvellement des formes. La littérature elle-même peut être stimulée par l'exploitation systématique et guidée des "possibles formels". Déjà, certains écrivains, sont la force poétique et les qualités d'écriture sont incontestables se font les chantres d'une combinatoire littéraire."

En musique, synthétiseurs et guitares électriques se multiplient.
C'est la grande époque des algoristes (américains)

1980-1990. L'exponentielle digitale

Index des artistes des années cette période .

Quelques notes provisoires :

- [Bootz] : Deux grandes expositions imposent en France l’art des réseaux et la pensée artistique post-moderne. Il s’agit d’Electra, qui s’est tenue du 10 décembre 1983 au 5 février 1984 au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, et des Immatériaux, qui s’est déroulée du 28 mars au 15 juillet 1985 au Centre Georges Pompidou.
Electra a été conçue par Marie-Odile Briot et Frank Popper, un grand théoricien de l'art cinétique et l’art des nouveaux médias. Elle a permis de présenter des œuvres interactives et des œuvres en réseau pré-Internet dont La Plissure du Texte de Roy Ascott.
Les Immatériaux a été conçue par Jean-François Lyotard et se voulait une présentation de l’esthétique post-moderne dans tous ses aspects. Elle a permis de présenter les premières œuvres télématiques et les générateurs automatiques de texte

- A partir de la fin des années 1970, le micro-ordinateur donne des ailes aux créateurs. Ils disposent de la couleur et du son. Se développent les jeux mais aussi l'art algorithmique : qui n'aura pas joué avec les fractales !
- 1982 Le minitel. Son faible débit de communications et son petit écran monochrome en mode caractère en limitent les perspectives artistiques. Il ya pourtant quelques réalisations, et la couleur leur donne plus d'intérêt.
- 1982, le premier long métrage faisant appel aux images de synthèse : Tron.
- 1983. Exposition Electra, organisée à la demande d'Electricité de France par Popper :"Electra fut conçue autour de deux grands axes. Le premier... axe historique.... Le deuxième... réunissait des oeuvres toutes récentes, électroniques, informatiquqe, numériques, créées spécialement pour l'exposition". [Popper 1] p.45
- 1984. Plan Image en France. L'image digitale explose, et la France est bien placée dans le mouvement. Malheureusement, faute d'une vision suffisamment amples des milieux d'affaires et des politiques, ce grand élan va retomber. TDI est cédée à une entreprise américaine. Et nos amis d'Outre-Atlantique se défendent (avec succès, et sans trop de scupules sur les moyens, voir le rapport Risset) contre nos ambitions;
- 1984, Acevedo fait sa dernière peinture à l'huile. Ensuite, il ne peindra plus que sur ordinateur.
- 1984. Création de Siggraph France, qui deviendra le Paris ACM Siggraph
- 1985. Création du Media Lab au MIT par Nicholas Negroponte.
- 1985. Odorama à la Cité des Sciences de La Villette
- 1985. Les Immatériaux au Centre Pompidou.

- 1988. Festival des arts électroniques à Rennes : "la poésie fait jeu égal avec la science". Un grand moment pour les nouvelles technologies. [Picon-Vallin] en rappelle le programme.

- L'intelligence artificielle revient à la mode avec les systèmes experts. Mais plutôt le dans l'industrie que dans le monde des arts, car la base
- Les virus informatiques font leur apparition. Cela donne des idées à quelques artistes (art viral).
- Internet reste une technologie au service des scientifiques, mais il s'ouvre un peu au public car on peut y accéder par minitel. Mais, hors quelques initiés, personne n'en perçoit les énormes possibilités.
Tout se digitalise, notamment les instruments de musique.
- Le président Mitterand ouvre le "Centre informatique mondial" et lance le plan "Informatique pour tous".

1990-2000. L'explosion d'Internet

Index des artistes des années cette période .

Quelques notes :

- 1993. Popper L'art à l'âge électronique
- 1993. Jean-Pierre Giovanelli : Installations SOS Tiers Monde (1993) et IO (1996).
- 1996, Longavesne montre ses grandes imprimantes dans le cadrede performances spectaculaires.
- 1997. Création du réseau des ECM (établissements culturels multimédia).

C'est une grande décennie pour les arts numériques, particulièrement pour les arts graphiques. Les session annuelles du Siggraph atteignent des sommets de participation (40 000).
On attend beaucoup de la réalité virtuelle, surtout avec les casques (goggles).
Les artistes commencent à disposer de puissantes machines (Silicon Graphics), et de logiciels impresionnants.
Internet explose, ainsi que les machines de jeux.
En revanche, l'intelligence artificielle et les systèmes experts en particulier montrent leurs limites et sont considérés comme des échecs.

2000-2010. L'explosion du portable, la généralisation d'Internet

Index des artistes des années cette période .

2001, il y a 150 ECM recensés.
2006. Une nouvelle équipe reprend l'animation du Paris ACM Siggraph
Les capteurs font des progrès, exploités notamment par les danseurs et chorégraphes. Un festival s'ouvre à Monaco.
Explostion des téléphones portables
Apparition des EWI (electronic wind instruments)
La commande WII pour les machines de jeux.
Les grands écrans commencent à se multiplier (hélas pour l'écologie).

2010-2011. Quelques notes

2010. Le label ECM est supprimé. En partie parce que le "multimédia" a débordé ses frontières. Le réseau continue à fonctionner de manière plus informelle.
2011, Ouvertue la Gaité lyrique à Paris.

Le 3D-relief relaye le simple "3D".
Explosion des "mobiles", à partir des fonctions téléphoniques.
La télévision non numérique disparaît.

Les écrans à LED se multiplient, et font naître le LED art.

Pour la suite, voir
- Index des artistes des années cette période .
- Notes de Prospective.


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